Derrière le soutien de Biden à Israël, des nouvelles voix critiques s'élèvent

(AFP)

Le 17 mai 2021

Face aux violents affrontements entre le Hamas et Israël, Joe Biden maintient le soutien traditionnel des Américains au droit de l'Etat hébreu "à se défendre". Mais derrière lui, le front des démocrates se fissure au Congrès.

Si le président américain a rompu avec bien des politiques de son prédécesseur Donald Trump, une position reste constante, administration après administration: les Etats-Unis ne critiquent pas publiquement Israël, préférant oeuvrer en coulisses pour mettre fin à la violence.

Quitte à provoquer l'incompréhension de ses alliés traditionnels, comme lundi avec leur troisième refus, en une semaine, de signer une déclaration conjointe du Conseil de sécurité appelant à cesser les violences et à protéger les civils.

Une grande majorité des Américains juifs se disent démocrates et le parti a traditionnellement soutenu Israël, hormis quelques rares voix critiques.

Mais après une semaine noire qui a fait plus de 200 morts, en quasi-totalité des Palestiniens, de puissants membres du parti se font désormais entendre.

"Cela se passe avec le soutien des Etats-Unis", a dénoncé samedi la jeune parlementaire progressiste Alexandria Ocasio-Cortez, en tweetant la vidéo de la frappe ayant pulvérisé l'immeuble qui abritait à Gaza les locaux de la chaîne d'information qatarie Al-Jazeera et de l'agence de presse américaine Associated Press.

L'élue de la Chambre des représentants a dans la foulée dénoncé un "apartheid" israélien, un terme qui indigne Israël mais a été récemment employé par l'organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) pour qualifier la politique d'Israël à l'égard des Arabes sur son sol et des Palestiniens dans les Territoires occupés.

- "Les vies palestiniennes comptent" -

"Les vies palestiniennes comptent", a de son côté lancé le sénateur indépendant Bernie Sanders, dans un appel qui fait écho au désormais célèbre "Black Lives Matter" scandé à travers les Etats-Unis pour dénoncer les violences policières contre les Afro-américains.

"Nous devons reconnaître que les droits des Palestiniens comptent", a-t-il martelé dans les pages du New York Times, en exhortant Joe Biden a adopter une "nouvelle approche", qui reconnaîtrait qu'"Israël a le droit absolu de vivre en paix et en sécurité, mais les Palestiniens aussi".

Et dimanche, il a brandi une menace longtemps taboue à Washington, en évoquant la possible suspension des près de quatre milliards de dollars d'aide militaire versés chaque année à Israël: "Il est illégal pour les Etats-Unis de soutenir des violations des droits humains".

Dans une évolution remarquée, même des sénateurs démocrates plus au centre ont appelé, dans une déclaration commune, à un "cessez-le-feu immédiat", tandis que le sénateur Robert Menendez, président de la puissante commission des Affaires étrangères et perçu comme un soutien d'Israël, s'est dit samedi "profondément préoccupé" par les frappes israéliennes.

Les républicains eux restent unis dans leur soutien au gouvernement de Benjamin Netanyahu, certains allant même jusqu'à qualifier les démocrates critiques, dont Alexandria Ocasio-Cortez, de "pro-terroristes".

Si le soutien à l'Etat hébreu reste fort aux Etats-Unis, notamment chez les chrétiens évangéliques qui justifient leur appui par des raisons bibliques, les mentalités évoluent toutefois.

Un sondage annuel de l'institut Gallup mené en février montrait que les opinions favorables concernant Israël restaient très hautes, à 75% des sondés, mais aussi que l'appui pour les Palestiniens avaient atteint un niveau record depuis 2001, à 25%.

Pour Logan Bayroff de J Street, une organisation progressiste juive américaine, de plus en plus de démocrates voient dans les actions israéliennes, y compris les expulsions de familles palestiniennes au profit de colons juifs, la source de la crise actuelle.

"On perçoit une volonté croissante, à travers le parti démocrate, de critiquer non seulement les roquettes du Hamas (...) mais aussi les politiques du gouvernement israélien", explique-t-il à l' AFP.

"Cela représente un contraste assez frappant avec l'administration Biden qui malheureusement semble avoir une autre lecture qui n'est franchement pas satisfaisante compte tenu de la sévérité de la crise."

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Le 17 mai 2021

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