L'EI revendique l'attaque au Texas, la Maison Blanche prudente

(AFP)

Le 5 mai 2015

La Maison Blanche s'est montrée prudente mardi sur un éventuel lien entre les assaillants du Texas et le groupe Etat islamique (EI) lequel a revendiqué pour la première fois une attaque sur le sol américain.

"Deux soldats du califat ont mené une attaque contre une exposition de caricatures contre le prophète à Garland, au Texas, en Amérique", a annoncé la radio de l'organisation qui a proclamé un "califat" à cheval sur l'Irak et la Syrie.

L'attaque perpétrée dimanche soir par deux hommes lourdement armés dont l'un était connu des autorités pour ses sympathies pour le jihad, s'est produite dans la grande banlieue de Dallas, où se déroulait un concours de caricatures de Mahomet organisé par l'association American Freedom Defense Initiative, considérée comme islamophobe.

Un policier a abattu avec son arme de service les deux hommes. Malgré un feu nourri, ils n'ont réussi à blesser que légèrement un garde de sécurité.

"Nous disons à l'Amérique: ce qui se prépare sera plus important et plus amer. Vous verrez des choses horribles menées par les soldats de l'Etat islamique", a menacé le groupe jihadiste.

concours de caricatures Mais à Washington, Josh Earnest, porte-parole du président Barack Obama, a prévenu qu'il était "trop tôt" pour établir un lien entre l'EI et les deux assaillants et il a rappelé que le FBI menait l'enquête.

"Avant de nous prononcer sur le sujet, nous préférons être certains d'avoir un maximum d'éléments en mains", a déclaré M. Earnest.

C'est en tout cas la première fois que le groupe extrémiste sunnite revendique officiellement une attaque dans un pays occidental.

L'organisation n'avait par exemple pas repris à son compte les attentats de Paris début janvier visant l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et qui avaient fait douze morts, dont plusieurs dessinateurs.

-Suivi par les autorités-

Les autorités américaines n'ont pas communiqué officiellement les noms des deux assaillants de Garland, mais ils ont été identifiés par les médias comme étant Elton Simpson, 31 ans, et Nadir Soofi, 34 ans. Ils habitaient apparemment dans le même immeuble à Phoenix (Arizona, sud-ouest).

M. Soofi n'était pas dans le viseur des autorités, et selon des informations de presse il était sorti de l'Ecole internationale d'Islamabad, au Pakistan, en 1998. Un cousin a affirmé à un média local qu'il était né aux Etats-Unis.

Elton Simpson était en revanche suivi par le FBI.

Selon des documents de justice obtenus par l'AFP, il avait été condamné en août 2011 à trois ans de mise à l'épreuve pour avoir menti au FBI. Malgré ses dénégations, des enregistrements audio du FBI avaient prouvé qu'il avait fait part à un ami de son souhait de se rendre en Somalie pour rejoindre ses "frères" et accomplir le jihad.

Il avait été condamné pour avoir menti à la police fédérale, mais le juge avait estimé qu'il n'y avait pas assez de preuves pour établir qu'il avait l'intention de rejoindre un groupe islamiste en Somalie.

Le FBI et la police de Phoenix avaient rouvert une enquête sur Simpson il y a quelques mois, quand celui-ci avait commencé à poster sur internet des éléments se rapportant au groupe EI.

Depuis, le jeune homme qui travaillait dans un cabinet dentaire, était suivi par les autorités qui surveillaient notamment ses publications sur les réseaux sociaux, selon le New York Times.

Le quotidien note cependant que rien n'avait permis aux autorités de suspecter un passage à l'acte imminent.

Citant le président du Centre islamique où les deux hommes avaient l'habitude d'aller prier, le New York Times note qu'ils étaient appréciés à la mosquée et qu'ils n'avaient jamais ouvertement fait part de leurs penchants radicaux.

Elton Simpson s'était converti à l'islam durant ses années de lycée.

Duston Simpson, le père d'Elton Simpson, avait dit lundi à la chaîne ABC News que son fils avait "fait un mauvais choix". "Nous sommes Américains et nous croyons en l'Amérique. Ce que mon fils a fait reflète très mal ce qu'est ma famille", avait-il déclaré.

L'autre suspect, Nadir Soofi, était quant à lui inconnu des autorités. Père d'un petit garçon, il avait un temps été propriétaire d'une pizzeria appelée "Cleopatra", qu'il avait revendue en raison de difficultés financières, et il dirigeait une entreprise de nettoyage de tapis, selon la presse.

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Le 5 mai 2015

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