Pour le patronat français, il faut «vivre avec le virus» en s’appuyant sur la technologie

(AFP)

Le 21 avril 2021

Tunnels ou sas de décontamination, lampes à ultra-violets et purificateurs d'air devraient permettre de rouvrir les lieux accueillant du public même si le virus circule encore, a fait valoir mardi 20 avril, le président du Medef lors d'une visite chez un fabricant près de Paris.

"Il faut se préparer à vivre avec ce virus pendant un certain temps. Il faut rouvrir d'une certaine manière quoi qu'il en coûte parce que l'activité est toujours mieux que la non-activité", a déclaré Geoffroy Roux de Bézieux devant un sas de désinfection par ionisation de la marque Belifeline, spécialisée dans les solutions de désinfection.

Pour le président du Medef, "on ne peut pas continuer à avoir des "stop and go" et des confinements éternellement, sinon on ne s'en remettra pas, d'abord sur le plan de la santé psychique et du moral de nos concitoyens, et sur le plan économique".

C'est pourquoi "on se prépare pour la date du 15 mai et c'est pour ça qu'on a voulu sensibiliser nos adhérents et les entreprises de France sur les différents équipements qui existent", a expliqué le dirigeant de l'organisation patronale devant des journalistes.

Les solutions techniques proposées sont multiples et viennent en complément des gestes barrières, du port du masque et du gel.

A l'entrée d'une entreprise ou d'un hôtel, le sas de désinfection par ionisation, d'un coût compris entre 8.000 et 30.000 euros selon les modèles, permet de prendre la température, éventuellement d'identifier les personnes par un système de badge et surtout d'éliminer au bout de dix secondes les virus qu'elles transportent sur elles-mêmes ou leurs affaires.

Pour 2.500 euros, un tunnel gonflable en plastique désinfecte tout aussi bien. Moins élégant, il est destiné aux salons professionnels, aux salles de spectacle ou de sport et permet de faire passer une personne toutes les deux secondes.

"Ce dispositif de tunnel est très bien, mais il faudrait peut-être l'adapter, avoir une plus grande capacité au niveau du flux", a réagi après l'avoir découvert Olivier Darbois, président du Syndicat national du spectacle musical et de la variété (Prodiss).

Pour les salles de réunions en entreprise, des dalles LED à 500 euros pièce peuvent aussi purifier jusqu'à 45 mètres cube d'air par heure.

"A moins de 80%, on casse"

Toutes ces solutions technologiques sont importantes afin "de pouvoir rassurer le public et les différentes parties prenantes", d'après Christophe Piette, représentant de l'Union des métiers de l'événementiel, car cela "va nous permettre d'assurer un assainissement de nos manifestations".

"Le panel de solutions est très intéressant, car il y a une adaptation à différents volumes et différents nombre des personnes", estime aussi Jérôme Valentin, président de l'Union sport et cycle (USC), focalisé sur les conditions de réouverture des salles de sports.

"Une salle de sports qui a relativement peu de moyens, qui s'est arrêtée (de travailler) pendant dix mois, va-t-elle avoir la capacité financière à s'équiper ? C'est une grande question", s'interroge-t-il.

M. Roux de Bézieux juge pour sa part qu'"on a été largement compensé pour les restrictions sanitaires, là ce sont des solutions (...) avec des prix qui sont probablement acceptables pour les entreprises".

Concernant les aides comme le fonds de solidarité ou le chômage partiel, "il faut que la vitesse de réduction soit proportionnelle à la levée des restrictions sanitaires", selon le président du Medef, qui aura jeudi une réunion sur les conditions de la sortie de crise avec les ministres de l'Economie Bruno Le Maire et du Travail Elisabeth Borne.

Les décisions sur les jauges et le calendrier de réouverture doivent selon Geoffroy Roux de Bézieux être prises "secteur par secteur et filière par filière".

"Ce n'est pas la même chose dans un restaurant où il faut une à deux semaines pour se réapprovisionner et embaucher des gens que d'organiser un salon professionnel ou de reprendre un championnat, où là il y a plusieurs mois de préparation".

M. Darbois souligne lui qu'avec une jauge "à 50%, on redémarre" dans le monde du spectacle, "mais économiquement on produit de nouveau de la casse". "Nos modèles économiques font qu'(avec une jauge) à moins de 80%, on casse".

(Avec AFP)

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Le 21 avril 2021

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