Prières et hommages au Parlement britannique en mémoire du député tué

(AFP)

Le 18 octobre 2021

Les députés britanniques rendent hommage lundi à l'un des leurs, David Amess, mortellement poignardé lors d'une permanence parlementaire, dans ce que la police considère comme un acte terroriste potentiellement lié à l'islamisme.

David Amess, député conservateur de 69 ans et père de cinq enfants, a été tué à coups de couteau vendredi alors qu'il s'entretenait avec ses administrés dans une église méthodiste à Leigh-on-Sea, à environ 60 kilomètres à l'est de Londres. Un suspect de 25 ans, qui avait selon les médias britanniques suivi un programme de lutte contre la radicalisation, a été arrêté sur place.

Ce drame a bouleversé le pays, rappelant le traumatisme récent de l'assassinat de la députée travailliste Jo Cox en juin 2016 par un extrémiste de droite et suscitant des appels à renforcer la sécurité des élus.

Dans l'après-midi lundi, des prières seront prononcées et une minute de silence observée en mémoire de David Amess à la Chambre des Communes, où il siégeait depuis 1983. Les députés pourront ensuite prendre la parole pour lui rendre hommage.

Une fois ces hommages terminés, une procession dirigée par le président de la Chambre des Communes, Lindsay Hoyle, se dirigera vers l'église St Margaret, à côté de l'abbaye de Westminster, pour une messe qui débutera à 17H00 GMT.

"Ce sera très dur aujourd'hui", a tweeté la député travailliste Jess Phillips qui a confié que cela lui rappelait son retour au Parlement après la mort de Jo Cox: "j'essayais de cacher mes larmes dans le train".

La famille de David Amess a expliqué qu'elle n'arrivait pas à "comprendre pourquoi cette chose horrible s'est produite".

"Personne ne devrait mourir de cette façon. Personne", a-t-elle déclaré dans un communiqué transmis par la police dimanche.

Décrivant David Amess comme un "homme de paix", sa famille a appelé à "mettre de côté la haine et travailler à l'unité".

- Radicalisation en ligne -

Les premiers éléments de l'enquête, confiée à la direction antiterroriste, révèlent "une motivation potentielle liée à l'extrémisme islamiste", selon la police.

L'homme arrêté sur les lieux du drame est un ressortissant britannique d'origine somalienne nommé Ali Harbi Ali, selon la BBC.

Le père d'Ali Harbi Ali, Harbi Ali Kullane, ancien conseiller du Premier ministre somalien, a confirmé au Sunday Times que son fils était en détention et s'est dit "traumatisé".

Les enquêteurs ont jusqu'à vendredi pour l'interroger, après l'avoir placé en détention en vertu de la loi sur le terrorisme.

Parmi les pistes envisagées, les enquêteurs examinent les liens de David Amess avec l'Etat du Qatar, selon le Times qui cite des sources expliquant que la "raison claire pour laquelle il a été ciblé n'a pas été établie".

M. Amess était président du groupe parlementaire transpartisan sur les relations entre le Royaume-Uni et le Qatar et sa dernière visite dans le pays avait eu lieu ce mois-ci, selon des images publiées sur la page Twitter du groupe.

D'autres médias comme The Telegraph avancent qu'il a été visé au hasard et que le suspect de son meurtre avait envisagé de tuer d'autres députés. Le journal indique qu'il a été vu en train d'utiliser son téléphone après le drame, peut-être pour enregistrer un message ou discuter avec quelqu'un.

Selon un de ses amis cité par le tabloïd The Sun, "il s'est complètement radicalisé sur internet" et s'est pris d'admiration pour le prêcheur Anjem Choudary, figure de la mouvance radicale islamiste de Londres.

"Il admirait Anjem, disait qu'il avait raison et que sa cause était juste. Cela me dégoûtait. Nous étions tous très, très inquiets", a dit cet ami.

Ce meurtre a remis en question les dispositifs de sécurité entourant les députés.

La ministre de l'Intérieur Priti Patel a promis de "combler les lacunes", envisageant d'apporter une protection policière, au cas par cas, aux députés.

Mais le ministre de la Justice Dominic Raab a mis en garde lundi contre le risque de créer un "fossé" entre la population et leurs élus si ceux-ci ne peuvent plus les recevoir librement.

Le ministre a aussi dénoncé le niveau d'insultes et de menaces en ligne contre les élus, estimant qu'il était devenu "hors de contrôle".

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Le 18 octobre 2021

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