Retraites: premiers cortèges des opposants à la réforme moins fournis

(AFP)

Le 10 décembre 2019

Les opposants à la réforme des retraites étaient de nouveau dans la rue mardi partout en France, après la démonstration de force du 5 décembre, mais si la mobilisation restait forte dans les transports, les premiers rassemblements semblaient moins fournis, à la veille d'annonces très attendues du gouvernement.

Les premiers chiffres communiqués par la police et les préfectures concernant les manifestations de la matinée montraient une mobilisation en nette baisse: 6.400 personnes à Montpellier contre 20.000 jeudi dernier, 5.500 contre 13.000 à Rouen, 5.000 contre 10.500 à Tours ou encore 2.500 contre 5.000 à Béziers.

"Juste avant les annonces de Philippe, il serait bienvenu que la mobilisation ne baisse pas. Il faut tenir, ne pas reculer sur des points de détail. Notre exigence, c'est le retrait" de la réforme, exhortait Fabrice Le Restif, secrétaire FO pour l'Ile-et-Vilaine, présent dans la manifestation rennaise.

La journée de mobilisation du 5 décembre avait réuni 806.000 manifestants dans toute la France, selon le ministère de l'Intérieur (1,5 million selon la CGT).

Rencontrée dans la manifestation marseillaise, Natacha, infirmière de 25 ans, s'inquiète pour l'avenir: "si je pars à 67 ans je n'aurai plus de dos, plus rien, ça fait deux ans que je travaille et j'ai déjà eu un accident du travail en soulevant un patient". La jeune femme évoque le cas d'une collègue "qui va partir à 64 ans" et qui n'aura pas sa retraite pleine, "elle va toucher 980 euros de retraite".

Comme jeudi, les transports publics étaient très perturbés, notamment en région parisienne, au sixième jour de grève: neuf lignes de métro restaient closes à Paris tandis qu'un RER A sur deux et un RER B sur trois circulaient, selon la RATP, et la situation ne devrait pas s'arranger puisque la poursuite de la grève a été votée au moins jusqu'à mercredi, parfois jusqu'à vendredi. "La semaine est morte", a résumé Thierry Babec, de l'Unsa RATP, premier syndicat de la régie.

A la SNCF, où l'on comptait 20% des TGV et des Transiliens, ce sera "difficile jusqu'à la fin de la semaine", a prédit le directeur général de SNCF Transilien, Alain Krakovitch. Plus de trois quarts des conducteurs étaient en grève mardi, selon la direction.

Et dans les airs, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies de réduire leur programme. Air France a en conséquence annulé 25% des vols intérieurs et 10% des moyens courriers. EasyJet a annoncé la suppression de 92 vols.

Sept des huit raffineries françaises étaient bloquées, selon la CGT, qui indique aussi que des grèves ont été enclenchées cette nuit sur des sites de production d'électricité, avec des baisses de charge. A Marseille, des dockers en grève ont bloqué partiellement le Grand port maritime, tandis que leurs collègues de Rouen bloquaient des axes de circulation.

Pour cette nouvelle journée d'action interprofessionnelle, l'accueil des enfants dans les écoles et les crèches était également perturbé, avec un taux de grévistes de 12,41% dans le primaire et 19,41% dans le secondaire, selon le ministère (respectivement 30% et 62% selon les syndicats).

"Avec cette réforme on aura entre 300 et 900 euros de moins à la retraite, ça fait réfléchir... on gagne déjà pas beaucoup pendant la carrière alors si on y perd aussi à la retraite on se demande si ça vaut le coup de continuer à exercer ce métier", témoignait dans la manifestation brestoise Amandine Abasq, 24 ans, professeur des écoles à Scrignac, dans le Finistère.

- Nouvelle mobilisation jeudi ? -

L'enjeu pour les opposants: amener le gouvernement à renoncer à mettre en place un "système universel" par points censé remplacer les 42 régimes existants (général, des fonctionnaires, privés, spéciaux, autonomes, complémentaires) et être "plus juste". Eux redoutent une "précarisation" des pensionnés.

Pour Frédéric Sève de la CFDT, seul syndicat favorable à un régime universel, "l'essentiel va se jouer mercredi" avec les annonces d'Edouard Philippe, auxquelles "tout le monde est suspendu". Le Premier ministre s'exprimera à la mi-journée puis au 20 heures de TF1.

Il est particulièrement attendu sur certains sujets comme les périodes de transition pour les régimes spéciaux, une éventuelle revalorisation des carrières de la fonction publique, notamment des enseignants, ou encore la question de la pénibilité ou des droits familiaux. Les Echos, sans citer de source, évoquent même mardi un décalage de la réforme à la génération née en 1973, voire en 1975.

Une dernière réunion "de calage" est prévue mardi soir à l'Elysée avec des ministres et cadres de la majorité. "Il va falloir faire plus que certains compromis, il va falloir faire certaines concessions", a estimé la députée LREM Olivia Grégoire.

Entre-temps, une intersyndicale est programmée à l'issue de la manifestation parisienne, qui doit rallier à partir de 13H30 Invalides à Denfert-Rochereau, et une nouvelle journée de mobilisation jeudi est "déjà en réflexion", selon la CGT et FO.

"Les retraites, c'est le ciment de tous les mécontentements", a résumé le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, disant attendre du Premier ministre qu'il donne "les réponses qui permettent d'arrêter ce mouvement".

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Le 10 décembre 2019

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