Wall Street rebondissait mardi et se dirigeait vers un nouveau record du S&P 500, apaisée par des propos du président russe Vladimir Poutine jugés encourageants sur la crise ukrainienne: le Dow Jones prenait 1,22% et le Nasdaq 1,65%.

Vers 17H00 GMT, le Dow Jones Industrial Average s'adjugeait 196,66 points à 16.364,69 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 70,46 points à 4.347,76 points.

L'indice Standard & Poor's 500 prenait 1,28% (+23,54 points) à 1.869,27 points, dépassant en cours d'échanges son sommet historique atteint en clôture vendredi, de 1.859,45 points.

La veille, la crainte d'une escalade des tensions en Ukraine et son impact éventuel sur l'économie mondiale avaient fait trembler la Bourse de New York qui avait nettement chuté.

Mais des commentaires du président russe prononcés mardi lors d'une rencontre avec la presse à son domicile de Moscou ont fait retomber la pression.

S'il a dénoncé un "coup d'Etat" et une "prise de pouvoir par les armes" en Ukraine, plus d'une semaine après la chute du régime du président pro-russe Viktor Ianoukovitch, il aussi estimé que l'envoi de troupes russes dans le pays n'était "pas nécessaire pour le moment" et nié tout siège des bases militaires ukrainiennes par des soldats russes en Crimée.

Au-delà de ses mots, le marché actions a aussi appris avec soulagement que le président russe avait ordonné aux troupes effectuant des exercices militaires inopinés à la frontière de l'Ukraine notamment depuis mercredi de rentrer dans leurs bases. "Cette annonce a rassuré", a noté Sam Stovall, de Standard & Poor's Capital IQ.

"On ne sait pas très bien comment dire +ouf+ en russe mais une chose est sûre, c'est un soupir de soulagement collectif", a résumé Patrick O'Hare, de la note d'information financière Briefing.com.

Traduisant le retour d'une certaine sérénité dans les échanges, l'indice VIX, dit "indice de la peur" qui mesure la volatilité des échanges, repartait en baisse, chutant de 11,25% à 14,20, après s'être envolé la veille. L'or comme le prix du baril de brut, qui avaient flambé lundi, perdaient également du terrain.

Le soulagement des marchés mondiaux était aussi perceptible sur les places financières européennes et moscovite qui ont clôturé sur de nets rebonds.

La crise ukrainienne n'est pas encore résolue "mais même si les tensions restent élevées, tant que cela ne menace l'économie mondiale", la place financière new-yorkaise maintiendra le cap, selon M. Stovall. Car c'est bien à l'aune de leur impact sur l'économie que Wall Street juge la gravité des événements, assure-t-il.

- retour à la normale -

Les investisseurs se détournaient aussi du marché obligataire qui avait bénéficié la veille d'une ruée des investisseurs vers les actifs jugés les moins risqués. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans bondissait à 2,669% contre 2,607% lundi soir et celui à 30 ans à 3,609% contre 3,557% à la précédente clôture.

Le marché actions américain est "donc libre de reprendre son cours normal à la recherche de nouveaux records, persuadé qu'un nouveau scenario du pire aura été évité, que la politique monétaire américaine restera très accommodante , et que tout sera bien plus positif pour le marché dans six mois", a ajouté M O'Hare.

Sur le front des valeurs, les groupes russes cotés à Wall Street, qui s'étaient effondrés lundi, reprenaient du terrain: le portail et moteur de recherche Yandex N.V. bondissait de 7,86% à76 dollars, le fournisseur de services Qiwi de 5,27% à 40,86 dollars, l'opérateur de téléphonie mobile Vimpelcom s'adjugeait 2,64% à 9,90 dollars et, dans le même secteur, Mobile TeleSystems 2,23% à 16,27 dollars.

Dans la distribution aux Etats-Unis, le titre de la chaîne de magasins d'électroniques en difficultés RadioShack plongeait de 12,99% à 2,37 dollars, sanctionné pour des résultats trimestriels catastrophiques et l'annonce de la fermeture de 1.100 magasins peu performants dans le pays.

Le constructeur américain de voitures électriques Tesla s'appréciait de 2,02% à 255,63 dollars après avoir annoncé notamment son intention d'ouvrir 30 magasins en Europe.

Le groupe de médias américain Disney, qui a passé un accord avec l'opérateur satellitaire américain Dish Network (+1,49% à 59,76 dollars) ouvrant la voie à la diffusion de ses chaînes sur internet en dehors d'un abonnement de télévision traditionnel, s'appréciait nettement, de 2,89% à 81,76 dollars.

Le groupe pétrolier Chevron s'appréciait lui de 0,55% à 115,47 alors que la justice américaine a estimé qu'un jugement équatorien qui lui a infligé une amende record de 9,5 milliards de dollars pour pollution, était entaché d'irrégularités.

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