Explosion de violences en Libye

La Libye sombre dans la violence. Au moindre désaccord, on sort les armes de guerre. Compte rendu.

Explosion de violences en Libye

Le 1 mai 2013 à 9h14

Modifié 27 avril 2021 à 22h17

La Libye sombre dans la violence. Au moindre désaccord, on sort les armes de guerre. Compte rendu.

Des miliciens qui cernaient depuis dimanche le ministère des Affaires étrangères ont étendu mardi leur action au ministère de la Justice pour réclamer l'exclusion politique des anciens collaborateurs du régime Kadhafi, dans un mouvement de protestation armée qui risque de paralyser le gouvernement.

"Plusieurs hommes armés à bord de véhicules équipés de canons anti-aériens ont cerné ce matin le siège du ministère de la Justice", a affirmé à l'AFP Walid Ben Rabha, chef du bureau de l'information au ministère. "Ils ont demandé au ministre et au personnel présent de quitter leurs bureaux et ont fermé le ministère", a-t-il précisé.

Selon un photographe de l'AFP sur place, plus d'une vingtaine de pick-up armés de mitraillettes ou de canons anti-aériens et des lance-roquettes interdisaient l'accès au bâtiment. Les protestataires brandissaient des pancartes sur lesquelles étaient inscrits des slogans appelant à "purger" les institutions de l'Etat des anciens responsables du régime de Mouammar Kadhafi. Ces actions qui interviennent quelques mois après une relative accalmie, illustrent une nouvelle fois l'incapacité des nouvelles autorités à rétablir l'ordre dans le pays depuis la chute de l'ancien régime et la mort de Mouammar Kadhafi en octobre 2011.

Les miliciens qui assiègent depuis dimanche le ministère des Affaires étrangères avaient déjà menacé d'étendre leur action à d'autres institutions de l'Etat si leurs revendications n'étaient pas satisfaites. Ils réclament le vote par le Congrès général national (CGN) d'un projet de loi controversé sur l'exclusion politique des anciens collaborateurs du régime Kadhafi. Débattu à plusieurs reprises au CGN, la plus haute autorité politique de Libye, ce projet de loi provoque des remous au sein de la classe politique car elle risque de mettre sur la touche plusieurs hauts responsables du pays.

Sous la pression, le CGN a annoncé qu'il suspendait ses séances plénières jusqu'à dimanche, officiellement pour permettre aux blocs politiques de l'Assemblée d'examiner le projet de loi afin d'arriver à un compromis. Des membres du CGN estiment toutefois que ce report a été décidé pour des raisons de sécurité, en raison d'une manifestation prévue mardi devant le siège de l'Assemblée.

Quelques centaines de partisans de la loi d'exclusion politique ont manifesté sur la place des martyrs au centre de Tripoli, avant de se rendre aux locaux de l'Assemblée où ils se sont rassemblés pacifiquement dans la cour centrale du bâtiment dont l'entrée était gardée par les services de sécurité, a constaté un journaliste de l'AFP.

En l'absence de réaction du gouvernement, la mission des Nations unies en Libye (UNSMIL) a exhorté dans un communiqué mardi "tous les Libyens à un dialogue constructif (...) de manière à promouvoir la réalisation des objectifs de la révolution libyenne". Lundi, le ministère des Finances a été brièvement occupé par des miliciens tandis que des officiers de police qui réclamaient des augmentations salariales et des promotions, avaient pris d'assaut, comme la veille, le bâtiment du ministère de l'Intérieur.

Une querelle entre deux hommes provoque de violents affrontements tribaux à l'arme lourde

Par ailleurs, des affrontements tribaux font rage depuis lundi dans l'ouest du pays entre deux tribus, après une querelle entre deux hommes. Des combats à l'arme lourde se poursuivaient mardi entre les villes de Tiji et Nalout, à 200 km au sud-ouest de Tripoli, selon des témoins. Ces incidents illustrent une escalade de la violence depuis quelques jours dans le pays où un attentat à la voiture piégée a visé le 23 avril l'ambassade de France à Tripoli, faisant deux blessés parmi les gendarmes français et d'importants dégâts matériels.

Des attaques contre les services de sécurité ont repris par ailleurs dans l'est du pays, où un commissariat de police a été la cible d'un attentat samedi, après une trêve relative depuis le début de l'année. L'escalade de la violence traduit l'incapacité des autorités de transition à rétablir l'ordre dans le pays où sévissent des milices lourdement armées aux motivations et idéologies diverses. Elle intervient suite à une campagne lancée par le gouvernement d'Ali Zeidan pour évacuer de la capitale les "milices hors-la-loi".

(AFP)
 

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