« Parmi les sept projets qui doivent être réalisés dans la ville, il n'y en a aucun qui ait été entamé », s’indigne Zoubir Bouhoute, directeur du Conseil Provincial du Tourisme de Ouarzazate. Avant de poursuivre, excédé : « même le projet Ouarzazate Lake City, prévu dans le cadre du plan Azur de la Vision 2010, a été reporté. Aujourd’hui, le même projet porte le nom de Ouarzazate Cinema Resort, mais la capacité litière est passée de 12.000 lits à 1.800 lits. »

Ledit projet, qui surgit cette fois-ci dans le cadre de la Vision 2020, a vu son budget péricliter aussi, passant de 5,4 milliards de dirhams à 2,5 milliards de dirhams. « Cette inertie ne peut être due qu’à un manque de volonté de la part du ministère. Car il est anormal qu’aucun projet n’ait été réalisé ou même entamé », proteste Zoubir Bouhoute.

Les projets de la Vision 2020 à Ouarzazate, aux yeux du président du CPT, sont un vrai fiasco. Au-delà des reports incessants, le projet de mise en valeur et de réhabilitation des kasbahs, qui a été imposé aux responsables de la région selon notre source, en est la preuve vivante : 425 millions de dirhams pour rénover des kasbahs qui ne pourraient accueillir que 400 lits. Des kasbahs, qui plus est, dont l’assiette foncière pourrait être source de litiges, car elles datent de plusieurs siècles.

En un mot comme en mille, Zoubir Bouhoute dénonce le manque de transparence et de volonté de la part du ministère du Tourisme. Rappelons, au passage, que le maire d’Agadir, Tariq Kabbaj, a refusé, le 17 mai dernier, de signer le contrat-programme régional en présence du ministre du Tourisme, Lahcen Haddad.

Au sein d’autres Conseils régionaux du tourisme, certains expriment une satisfaction sans réserve, d’autres déclarent être déçus. D’autres encore préfèrent exprimer leur désillusion en filigrane, ou en « off », comme cette « grosse pointure » qui nous explique, chiffres à l’appui, que la Vision 2020 a atteint, aujourd’hui, à peine les objectifs de la Vision 2010.

En effet, à Marrakech, les projets de la Vision 2020 avancement, malgré un petit retard, de manière satisfaisante. A l’exception de quelques-uns pour lesquels les fonds nécessaires n’ont pas encore été trouvés, selon Hamid Bentahar, le président du CRT de Marrakech. Idem à Casablanca qui connaît une dynamique particulière depuis 2006 – qui ne part donc pas de rien – et où la plupart des projets ont été réalisés, d’après Saïd Mouhid, directeur du CRT de Casablanca.