“Egalité”: Bassima Hakaoui dévoile un plan religieusement correct
Le plan pour l'égalité des sexes a été enfin dévoilé, avec ses 157 mesures décidées dans l'opacité. Une opacité qui a permis d'évacuer vers la touche les questions les plus sensibles telles que le droit à l'héritage ou les mères célibataires.
“Egalité”: Bassima Hakaoui dévoile un plan religieusement correct
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Amine Belghazi
Le 7 juillet 2013 à 8h31
Modifié 7 juillet 2013 à 8h31Le plan pour l'égalité des sexes a été enfin dévoilé, avec ses 157 mesures décidées dans l'opacité. Une opacité qui a permis d'évacuer vers la touche les questions les plus sensibles telles que le droit à l'héritage ou les mères célibataires.
Le ministère est religieusement correct.
Le mystère est enfin levé sur le plan gouvernemental de l’égalité. Baptisé "Icram", ce plan qui prévoyait initialement 143 mesures, en compte désormais 157, regroupées en 24 objectifs relevant de 8 domaines. Adopté le 6 juin dernier en conseil de gouvernement, il a été présenté, le vendredi 5 juillet à Rabat, par la ministre de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement social, Bassima Hakkaoui.
L’opacité qui a entouré ce projet avant cette conférence trouve son explication dans son mode d’élaboration. En effet, les partenaires sociaux et la société civile ont été écartés de la table des discussions. «Leur tour viendra après, au moment de l’application des mesures... nous n'avons pas communiqué sur le plan parce qu'il s'agit d'un plan gouvernemental, donc confidentiel» estime Bassima Hakkaoui (photo), balayant d’un revers de la main l’approche participative prônée par l’actuelle constitution.
L’Icram bénéficie d’une enveloppe de 45 millions d’euros accordée par l’Union européenne, faisant suite à un accord signé le 3 juillet 2012 entre le ministère et l'UE.
Sur ce budget, 6 millions ont été débloqués au terme de l’année 2012, et 8 millions sont prévus pour cette année à condition de mettre en place un système de pilotage et de suivi du plan gouvernemental (mesure adoptée en conseil de gouvernement le 27 juin dernier) et de lratifier la nouvelle restructuration du ministère.
Sans surprise, ce plan reste muet sur plusieurs points qui ont fait et continuent à faire couler beaucoup d’encre. Parmi ces problèmes non abordés figurent la question des mères célibataires, le droit à l’avortement, le droit à l’égalité dans l’héritage et la question de l’éducation sexuelle dans les écoles. Pourtant, parmi ces points, plusieurs auraient été à l’ordre du jour dans le programme de Nouzha Skalli, ex-ministre de la femme.
Notons que le plan gouvernemental pour l’égalité s’étale sur 5 ans. Il devait entrer en vigueur en 2012, et être mené à son terme en 2016. Ce retard d’un an et demi ne risque-t-il pas, finalement, de renvoyer toutes ces réformes aux calendes grecques ? Seul l’avenir nous le dira.