Les funérailles célébrées par l'archevêque de Saint-Jacques, Julian Barrio, ont débuté à 19h00, en présence du Prince des Asturies, le Prince Felipe, et son épouse Letizia, de l'infante Elena, du président du gouvernement, Mariano Rajoy, de plusieurs ministres, des membres de l'exécutif régional de Galice, de présidents de Communautés autonomes espagnoles et du chef de l'opposition, secrétaire général du Parti socialiste ouvrier espagnol (Psoe), Alfredo Perez Rubalcaba.

Ont également assisté à cette cérémonie religieuse, retransmise en direct par la chaîne de télévision publique espagnole (TVE), les ambassadeurs de France et de la République dominicaine en Espagne, des éléments des services de secours, et des personnes ayant participé à l'aide des blessés sur les lieux de l'accident, ainsi que les proches et familles des victimes.

Plusieurs membres d'équipes de secours en gilets oranges et jaunes et des pompiers qui avaient accouru sur les lieux de l'accident sont également venus rendre hommage aux victimes de l'une des pires catastrophes ferroviaire enregistrées en Espagne.

Dans une allocution, l'archevêque de Saint-Jacques, Julian Barrio a rendu hommage à la mémoire des 79 victimes, affirmant partager les tristesses des familles pour les pertes de leurs proches dans cette tragédie.

Il a souligné que cet accident a été «  un coup dur » pour les habitants de Angrois, ou s'est produit le drame au cours duquel plusieurs ont « rencontré la mort si inattendue et prématurée », alors que d'autres « ont été blessées à des degrés divers ». « Nous souffrons tous », a dit archevêque lors de cette cérémonie.

La journée de lundi a été marquée par une cérémonie en hommage à la mémoire des victimes, rendu par plusieurs personnes de cette région, située dans le nord ouest de l'Espagne et par d'autres venues de plusieurs endroits de l'Espagne.

La célèbre place de l'Obradoiro, située en face à la cathédrale, a été remplie de gens qui déposaient des bouquets de fleurs, des offrandes et de petits messages de compassion, à la mémoire des personnes tuées dans cette tragédie et dont la plupart ont été enterrées le weekend dernier dans différentes villes d'Espagne… Ces actes interviennent au lendemain de la mise en examen du conducteur, Francisco José Garzon Amo, (52 ans), pour « 79 faits d'homicide par imprudence ».

Dimanche soir, le chauffeur a été entendu pendant près de deux heures par le juge Luis Alaez du tribunal de Galice.

Mis en examen pour « 79 faits d'homicide et une quantité de faits ayant entraîné des lésions, tous commis par imprudence professionnelle », le chauffeur a été mis liberté sous contrôle judiciaire.

Le machiniste a reconnu avoir eu un moment d' « inattention » lors du drame, selon le journal « el Mundo »  de lundi.

Le conducteur, qui avait déjà parcouru 60 fois la ligne reliant entre Madrid et la ville de Ferrol (Galice), est soupçonné d'avoir roulé trop vite en arrivant dans un dangereux virage à quatre kilomètres de Saint-Jacques de Compostelle, où le train doit limiter sa vitesse à 80 km/h.

L'accident a fait 69 blessés toujours hospitalisés lundi, dont 22 dans un état grave parmi lesquels se trouvent deux enfants. Parmi les victimes figurent dix étrangers, dont deux Américains, un Algérien, une Française, deux Iitaliennes, et une Dominicaine.

Demain mardi, la police scientifique doit ouvrir les boîtes noires du train et extraire des données enregistrées et qui seront remises au juge chargé de l'enquête sur cette catastrophe.

Parmi les éléments qui accusent le chauffeur, figure notamment une vidéo de quelques secondes diffusée par les chaînes de télévision prise par une caméra de sécurité montrant le train roulant à vive allure à l'entrée du virage avant de sortir des rails et se renverser sur le côté avant de percuter de plein fouet le mur.

Suite à cet accident, le gouvernement espagnol a décrété un deuil national de trois jours, alors que l'exécutif régional de Galice a annoncé un deuil de 7 jours.