Tunisie: l’opposition rejette la proposition des islamistes

L’opposition tunisienne a rejeté vendredi la proposition de sortie de crise du parti islamiste Ennahda, qui a évoqué une possible démission de son gouvernement après un mois d’impasse et avant une grande manifestation prévue par les détracteurs du régime.  

Tunisie: l’opposition rejette la proposition des islamistes

Le 23 août 2013 à 12h48

Modifié 23 août 2013 à 12h48

L’opposition tunisienne a rejeté vendredi la proposition de sortie de crise du parti islamiste Ennahda, qui a évoqué une possible démission de son gouvernement après un mois d’impasse et avant une grande manifestation prévue par les détracteurs du régime.  

«Toute négociation sans dissolution (immédiate) du gouvernement serait une perte de temps», a jugé Taïeb Baccouche, un des représentants de l’opposition, après avoir reçu du syndicat UGTT, médiateur dans la crise politique, le détails des concessions d’Ennahda.

Le secrétaire général de l’UGTT, Houcine Abassi, doit encore rencontrer dans la journée le président de la Constituante, Mustapha Ben Jaafar, puis en fin d’après-midi le chef d’Ennahda, Rached Ghannouchi.

Jilani Hammami, un autre représentant du Front de salut national (FSN), l’hétéroclite coalition d’opposition, a qualifié de «double langage» la proposition faite jeudi par les islamistes dont les détails n’ont pas été communiqués à la presse.

Ennahda a cependant concédé pour la première fois la possibilité d’une démission du gouvernement d’Ali Larayedh à l’issue d’un «dialogue national» dégageant une solution consensuelle à la crise politique, tout en soulignant que le cabinet resterait en place dans l’intervalle.

Le FSN exige à l’inverse depuis un mois la mise en place d’un cabinet composé exclusivement d’indépendants avant de négocier sur leurs autres sujets de désaccords. Les dossiers les plus sensibles concernent la rédaction de la Constitution, en cours depuis octobre 2011 mais en panne depuis des mois, la future loi électorale et le calendrier des scrutins à venir.

«Nous allons maintenir la pression pour obtenir la dissolution du gouvernement, nous avons un plan pour augmenter la mobilisation sur le terrain à partir du 24 août», a dit Jilani Hammami.

Les opposants prévoient une «semaine du départ» à compter de samedi pour tenter d’arracher, via des manifestations pacifiques, la mise en place d’un cabinet apolitique de salut national et la dissolution de la constituante. Ennahda milite de son côté pour une équipe gouvernementale élargie à toutes les forces politiques.

Le premier grand rassemblement est prévu samedi à partir de 17H00 GMT (18H00 locale) face à l’Assemblée nationale constituante, où depuis près d’un mois manifestants et députés d’opposition observent un sit-in. Les 6 et 13 août, des dizaines de milliers de personnes avaient déjà manifesté à cet endroit.

La crise politique en cours a été déclenchée le 25 juillet par l’assassinat, attribué à la mouvance jihadiste, du député d’opposition Mohamed Brahmi. Un premier meurtre de ce type en février avait fait chuter le précédent gouvernement dirigé par Ennahda.

L’UGTT, forte de ses 500.000 membres et capable de paralyser le pays par des grèves, conduit depuis début août la médiation entre opposants et islamistes à la demande du président de la Constituante qui a gelé les travaux de l’assemblée pour forcer les deux camps à négocier.

Les islamistes considèrent de leur côté avoir la légitimité pour diriger le pays depuis l’élection de la constituante en octobre 2011 et bien que les travaux de cette assemblée aient près d’un an de retard.

Plusieurs dirigeants islamistes ont même estimé que les revendications de l’opposition constituaient une tentative «de coup d’Etat» modelée sur le renversement par l’armée égyptienne du président islamiste Mohamed Morsi.

Mais la position d’Ennahda est fragilisée par le fait que l’UGTT et le patronat Utica sont favorables à un gouvernement de technocrates. Les deux organisations sont opposées cependant à une dissolution de l’ANC.

Le régime en place est accusé d’avoir failli sur le plan sécuritaire face à l’essor de la mouvance jihadiste, mais aussi dans le domaine économique, alors que les revendications sociales étaient au cœur de la révolution de janvier 2011.

(Par AFP)

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