New York se choisit un nouveau maire et tourne la page des années Bloomberg

Les New-Yorkais s'apprêtent mardi à tourner la page Michael Bloomberg, en élisant comme maire, sauf énorme surprise, un démocrate de 52 ans résolument ancré à gauche, Bill de Blasio.  

New York se choisit un nouveau maire et tourne la page des années Bloomberg

Le 4 novembre 2013 à 11h32

Modifié 4 novembre 2013 à 11h32

Les New-Yorkais s'apprêtent mardi à tourner la page Michael Bloomberg, en élisant comme maire, sauf énorme surprise, un démocrate de 52 ans résolument ancré à gauche, Bill de Blasio.  

Tous les sondages indiquent que cet Italo-américain, marié à une Afro-américaine, qui a promis un changement radical, va écraser son adversaire républicain Joseph Lhota, avec plus de 40 points d'avance. La plus grande ville américaine (8,3 millions d'habitants) compte six fois plus d'électeurs démocrates (3,1 millions) que de républicains (491.000), mais n'a plus élu de maire démocrate depuis David Dinkins en 1989. Après Rudolph Giuliani (1994-2001) et le milliardaire Michael Bloomberg (2002-2013), Bill de Blasio, qui a mis sa femme et leurs deux enfants métis au cœur de sa campagne, s'est positionné comme un « progressiste, fier de l'être », défenseur des classes moyennes, des familles et des minorités. Il a dénoncé jour après jour les inégalités à New York, la ville qui compte le plus de milliardaires au monde mais dont 21% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté (30.944 dollars annuels pour une famille de 4, selon l'indice de la mairie).

Lors de l'un de ses derniers meetings de campagne, samedi à Manhattan, sa femme Chirlane McCray à ses côtés, ainsi que les actrices Cynthia Nixon et Susan Sarandon, Bill de Blasio a rappelé ses principaux engagements de campagne: des impôts plus lourds pour les New-Yorkais les plus riches, afin de financer l'école maternelle pour tous à partir de quatre ans et des programmes péri-scolaires le soir au collège, la construction de 200.000 logements sociaux, le maintien des hôpitaux de quartier, et le remplacement du chef de la police Ray Kelly. « Nous avons assez d'immeubles de luxe », a-t-il insisté devant une audience d'une centaine de femmes, leur rappelant qu'il était aussi pour le droit à l'avortement, pour des jours de congé pour enfant malade, et pour des salaires égaux entre les femmes et les hommes.

Un géant d'1m95 qui vit à Brooklyn

Mais ce politicien œcuménique, dont les proches soulignent la qualité d'écoute et le sens du compromis, a également pris garde durant sa campagne de rencontrer le monde des affaires et de l'immobilier, principales sources de richesse à New York. Médiateur élu de New York depuis 2010, ancien conseiller municipal pour Brooklyn (2002-2009), ancien manager de campagne d'Hillary Clinton quand elle s'est présentée au Sénat en 2000, ce géant d'1m95, qui vit dans une maison sans prétention à Brooklyn et plaisante volontiers, ne pourrait pas être plus différent de l'actuel maire Michael Bloomberg, milliardaire froid et intransigeant, hyper-discipliné qui n'a pas pris un jour de congé en 12 ans.

Lorsqu'il avait emporté la primaire démocrate le 11 septembre, après une percée tardive dans les sondages, Bill de Blasio s'était livré en famille, avec sa femme, leur fils Dante, 16 ans, coupe afro, et leur fille Chiara, 18 ans, couronne de fleurs dans les cheveux, à une petite danse très remarquée devant les caméras.

New York est massivement démocrate, multiraciale, à 33,3% blanche (hors hispaniques), 25,5% noire, 28,6% hispanique et 12,7% asiatique. Les inégalités y sont les plus fortes des Etats-Unis. Et après 12 ans d'un Bloomberg milliardaire, qui a profondément transformé la ville, deux-tiers des New-Yorkais aspirent à un changement, même s'ils estiment généralement que M. Bloomberg a fait du bon travail.

Durant ces 12 années, la criminalité a notamment diminué de moitié, de nombreux espaces verts ont été aménagés et l'espérance de vie a augmenté de 2 ans et demi. En dépit de l'avance historique qu'on lui prédit, de Blasio, jusqu'au bout, a mobilisé ses troupes, dans une ville qui traditionnellement vote peu pour les municipales. « Il faut convaincre les gens d'aller voter, il faut les conduire au bureau de vote en voiture, à vélo, peu importe » a-t-il insisté, soucieux d'obtenir mardi « un vote fort ».

M. Bloomberg s'est refusé à soutenir l'un ou l'autre candidat à sa succession. Mais il n'a pas hésité à critiquer la campagne de Bill de Blasio, dénonçant son « populisme » et affirmant qu'il n'avait pas d'idées. Le nouveau maire de New York prendra ses fonctions le 1er janvier 2014.

(Avec AFP) 

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