Abdeslam Ahizoune: “Nous demandons le dégroupage le plus rapide et le plus équitable”

Maroc Telecom renforce ses parts de marché et son parc clients. Malgré 1,5 MM DH de redressement fiscal, l'opérateur annonce des résultats en baisse mais des perspectives très encourageantes.

Abdeslam Ahizoune: “Nous demandons le dégroupage le plus rapide et le plus équitable”

Le 14 février 2014 à 11h51

Modifié 11 avril 2021 à 2h35

Maroc Telecom renforce ses parts de marché et son parc clients. Malgré 1,5 MM DH de redressement fiscal, l'opérateur annonce des résultats en baisse mais des perspectives très encourageantes.

Les conférences de presse de Maroc Telecom sont parmi les plus courues et les plus agréables à couvrir, surtout lorsque Abdeslam Ahizoune, le président du directoire, est en grande forme. Comme ce jeudi matin où il a présenté à la presse les résultats de 2013, certes en forte baisse.

Tout le monde a eu du grain à moudre :

-les petits porteurs car la totalité du résultat sera distribuée, soit un rendement, valeur aujourd’hui de 6,1% ; mais le résultat net part de groupe est en baisse par rapport à l'année précédente (-17,4% ou 1,2 milliard de DH).

-Vivendi car le deal avec Etisalat n’est pas terminé et entre autres, une baisse de la rentabilité ou des perspectives négatives sur le marché, auraient pu faire réviser le montant négocié avec Etisalat. M. Ahizoune a présenté au contraire des perspectives très encourageantes.

-Les concurrents de Maroc Telecom auxquels le président du directoire a décoché quelques petits piques.

 

Retour sur les moments forts et principales annonces :

Les chiffres: Malgré une baisse des prix de 52% en deux ans, progression de l’EBITDA sur la même période. Mais le résultat net part de groupe est en forte baisse (-17,4%) à 5.540 MDH contre 6.709 MDH un an auparavant.

Le parc global comprend 37 millions de clients, en forte croissance sur tous les segments. Pour le mobile, et sur le marché marocain, le parc post payé (à haute valeur commerciale) a augmenté de 15,1%, atteignant 1.380.000 abonnés.

Retour à la croissance dans le fixe au Maroc.

Forte croissance rentable des filiales.

Les résultats consolidés du groupe montrent un chiffre d’affaires de 28.559 millions de DH (-4,3% vs 2012).

Le CA au Maroc a reculé de 8,1% (forte baisse des prix des communications mobiles et des tarifs d’interconnexion).

Le CA marocain est de 21,3 milliards de DH vs 23,2 milliards de DH une année auparavant. Le résultat net part de groupe est de 5.540 millions de DH (-17,4% vs 2012).

Les résultats ont été grevés par le litige fiscal de 1,5 milliard de DH qui avait fait l’objet d’un accord à l’amiable avec le fisc fin 2013 et dont 468 millions de DH avait été provisionnés. L’impact sur le résultat est donc de 1 milliard de DH.

Les lecteurs de Médias 24 avaient eu la primeur de cette information confidentielle, dès le 28 décembre dernier. Il persiste un point incompréhensible, que la conférence de presse du président du directoire n'a pas dissipé: pourquoi Maroc Telecom, coté en bourse, n'a-t-il pas publié de profit warning (avertissement sur le résultat à venir) malgré ce redressement fiscal?

Pour 2014, Maroc Telecom prévoit une légère baisse de son Ebitda et une légère hausse de ses investissements.

 Les relais africains jouent de plus en plus leur rôle de moteur de croissance pour Maroc Telecom. Le leader national n’entend pas en rester là.

Maroc Telecom est une multinationale qui veut aller de l’avant. Le modèle économique et technique de l’opérateur national a été dupliqué avec succès en Afrique. “Nous voulons continuer à aller de l’avant en matière de croissance externe. Dans un premier temps, nous limiterons notre espace géographique à l’Afrique“.

“Si demain le Maroc ne représentait plus que 10% du CA de Maroc Telecom, j’en serais très heureux“.

Les “injustices“:Maroc Telecom note la fin de l’asymétrie tarifaire en 2013 mais déplore la persistance d’autres “injustices“ parmi lesquelles le fait que l’opérateur historique paie deux fois la fiscalité locale : une fois à travers la taxation de l’occupation du domaine public (100 MDH par an depuis la fin des années 90, selon M. Ahizoune) et une seconde fois par une taxation directe de la part de collectivités locales dont le nombre n’a pas été précisé.

La Tour Maroc Telecom inaugurée par le Roi en juin 2013. M. Ahizoune reste modeste : “Nous n’avons pas la prétention de dire Tour Maroc Telecom, elle appartient à la ville de Rabat“. Et d’annoncer l’ouverture de l’auditorium (magnifique) aux activités culturelles et de la tour aux visites du public.

Investissements au profit de l’Internet: poursuite du déploiement des Single Ran et MSA, pour augmenter les débits de l’Internet. Les premières concernent le mobile et sont une technologie dans laquelle “nous avons investi massivement qui héberge la 3G et la 4G“. Les secondes sont basées sur les fibres optiques et concernent l’ADSL qu’elles peuvent porter au très haut débit (à plus de 100 mégas).

Les petites phrases :

“Sur l’ADSL, nous détenons 99,95% du marché selon les chiffres de l’ANRT. Pour employer un mot qui fâche, nous avons quasiment un monopole“. Et cela, dit avec le sourire.

“Et cela, parce que nous avons osé investir. L’ADSL n’est pas rentable, mais Maroc Telecom n’a pas hésité à investir, car nous avons la mission de service public dans nos gènes“.

“Si l’ADSL avait été rentable, ILS l’auraient fait.“

Abdeslam Ahizoune rappelle que Maroc Telecom dispose d’une offre technique et tarifaire  sur le dégroupage, validée par l’ANRT, depuis 2008 et dont les tarifs ont baissé depuis cette date.

“Maroc Telecom souhaite le dégroupage, pour des raisons objectives, car les autres opérateurs deviendront nos clients“.

“En réalité, on veut un dégroupage à des conditions tarifaires non équitables“.

“Contrairement à ce que l’on peut croire ou faire croire, le fixe est beaucoup moins rentable que le mobile et l’ADSL n’est pas rentable du tout“.

Maroc Telecom est une entreprise marocaine, qui a la fibre du service public, qui n’hésite pas aller vers les petites locales et le monde rural, à investir, à contribuer au rayonnement extérieur du Maroc. “Dans chaque Dirham payé par le consommateur, il y a des retombées directes sur l’économie nationale et sur le rayonnement de notre pays“.

“Nous luttons contre la fracture numérique“.

Etisalat-Vivendi : Il s’agit bien d’un accord avec des clauses suspensives. Un certain nombre d’étapes sont en cours. “C’est compliqué, entre autres parce que ce n’est pas un simple accord bilatéral entre Etisalat et Vivendi. Le Maroc est concerné. Le contrôle indirect de toutes les filiales doit également changer et donc il y a des autorisations réglementaires à obtenir dans les autres pays“.


 

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