Dans son plier II, le Plan Maroc Vert (PMV) fait la part belle à l’agriculture solidaire. Son objectif consiste à mettre en œuvre 545 projets au profit de petits agriculteurs dans des zones fragiles, mobilisant près de 20 milliards de DH d’investissement.

Si le pilier I du PMV vise le développement de projets modernes et ultra-compétitifs, le second a pour vocation principale l’accompagnement solidaire de la petite agriculture. 

Ainsi, depuis le lancement du PMV à ce jour, « 84% de la population ciblée a été atteinte, 720.000 petits fellahs ont bénéficié des projets du pilier II et 733.000 ha ont été exploités », a souligné d'emblée Mohamed El Guerrouj, directeur général de l'Agence pour le développement agricole (ADA) lors d’un point de presse le 10 avril à Casablanca. « Pour l’heure, 139 unités de valorisation ont été créées et 69.709 ha ont été aménagés en petite et moyenne hydraulique », a-t-il ajouté.

Sur les 20 milliards de DH d’investissement prévus dans le cadre du pilier II, 6,3 milliards de DH ont été dépensés aujourd’hui.

Unités de valorisation et aménagements hydro-agricoles

Plus précisément, les unités de trituration, les unités de conditionnement et les centres de collecte de lait représentent à eux seuls les deux tiers des unités construites. Quant aux aménagements hydro-agricoles, l’essentiel se concentre dans les régions de Guelmim-Es Smara, Marrakech Tensift Al Haouz et Meknès Tafilalet. A ces projets viennent s’ajouter ceux liés à l’aménagement pastoral et à l’achat d’animaux et l’acquisition des ruches. 

Entre 2010 et 2014, c’est une moyenne de plus de 90 projets pour quelques 140.000 bénéficiaires par an qui ont été initiés. Des chiffres éloquents qui constituent une véritable bouffée d’oxygène pour les petits fellahs.

« L’accompagnement solidaire de la petite agriculture nous permet d’améliorer de façon significative les revenus des agriculteurs les plus précaires, notamment dans les zones enclavées », s'est réjouit le DG de l’ADA.

Toutefois, en raison de l’ampleur de l’investissement, les projets doivent être techniquement faisables, économiquement viables et socialement appropriés. «Notre but est de garantir une source de revenus pérennes au profit des petits fellahs », explique M. El Guerrouj.

Pour ce faire, le PMV intervient de 3 façons : reconversion des  cultures pratiquées vers des cultures qui répondent à la vocation des terres, opérations d’intensification des productions existantes et diversification des activités en ciblant les produits de niche.

Les principales filières concernées sont l’olivier, le palmier dattier, l’amandier, les viandes rouges et les produits du terroir dans les zones montagneuses, arides et oasiennes.

Du financement au conseil en passant par la formation

Pour faire face aux problèmes de financement rencontrés par le petit fellah, l’Etat a créé la société de financement Tamwil El Fellah, qui répond aux besoins de financement par l’octroi de crédits pour un capital allant jusqu’à 100.000 DH moyennant un fonds de garantie de l’Etat à hauteur de 60%.  Au-delà du financement, un encadrement de proximité est mis en place. D’ici 2015, il y aura 1 conseiller agricole pour 1.350 agriculteurs contre 1 pour 3.800 à ce jour.

La 3^e mesure concerne l’instauration d’une assurance spécifique : pour seulement 26 DH/ha, le petit fellah arrive désormais à assurer son exploitation. Par ailleurs, des sessions de formation au profit des petits agriculteurs sont régulièrement organisées alors que des assistances techniques sont mobilisées pour accompagner les bénéficiaires. Pour finir, une direction dédiée au développement de la commercialisation des produits du terroir a été créée au sein de l’ADA.