Un Québécois d’origine marocaine dans la tourmente
L’Unité permanente anti-corruption (UPAC) du Québec a annoncé ce 20 juin l’arrestation de Mohammed El Khayat et d’Abdelaziz Younsi. Ils «sont accusés d’avoir mis en place un stratagème frauduleux dans le but de faciliter l’octroi d’un contrat informatique dont la valeur dépasse les 3,3 millions de dollars».
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Jamal Amiar
Le 22 juin 2014 à 8h41
Modifié 27 avril 2021 à 22h29L’Unité permanente anti-corruption (UPAC) du Québec a annoncé ce 20 juin l’arrestation de Mohammed El Khayat et d’Abdelaziz Younsi. Ils «sont accusés d’avoir mis en place un stratagème frauduleux dans le but de faciliter l’octroi d’un contrat informatique dont la valeur dépasse les 3,3 millions de dollars».
Mohammed El Khayat est un Québécois originaire de Tétouan et PDG de la société d’informatique EBR, fournisseur du ministère québécois de la Sécurité publique dont Abdelaziz Younsi est le directeur général des technologies de l’information.
Selon l’UPAC, ce dernier est accusé d’avoir touché des pots-de-vin d’EBR d’un montant de 400.000 dollars canadiens (environ 3 MDH) dans le cadre de ce contrat de 3,3 millions de dollars.
Mohamed El Khayat (cravate rouge) à droite du maire
Une perquisition d’agents de l’UPAC avait eu lieu au siège du ministère ainsi qu’aux bureaux d’EBR suite à une dénonciation, a indiqué l’organisme de lutte contre la corruption québécois. Le rôle de l’UPAC est de coordonner et de diriger «des unités d’enquête, de vérification et de prévention afin de lutter contre la corruption dans le système public québécois.»
Les deux hommes sont accusés d’ «abus de confiance, de fraude de plus de 5.000 dollars, de complot pour fraude et de faux et usage de faux».Ils ont été mis en liberté et leur procès doit s’ouvrir le 8 septembre prochain.
Selon le quotidien québécois La Presse, «l’ironie de l’affaire, c’est que EBR tentait justement, ces derniers temps, de vendre au ministère de la Sécurité publique un logiciel de détection des malversations dans les contrats publics, destiné à l’UPAC».
Par le passé, EBR a déjà fourni le ministère de la Sécurité publique en divers équipements informatiques rapporte Radio-Canada. En avril dernier, la firme EBR s’était vue décerner un prix «Affaires et engagement social» par la ville de Québec
Les deux hommes sont très actifs au sein du Congrès maghrébin du Québec (CMQ) dont EBR est l’un des sponsors. Tant M. El Khayat que M. Younsi siègent au conseil des gouverneurs du CMQ. Sur le site du CMQ, les pages consacrées aux profils des deux donnent «error 404». Selon La Presse, «les deux hommes ont à maintes reprises été cités en exemple comme bâtisseurs venus de l’étranger, comme modèles d’intégration à la société québécoise».
Depuis plusieurs mois, la vie politique québécoise est secouée de nombreux scandales de corruption touchant à la fourniture de marchés publics à des administrations et à des communes. Plusieurs dizaines d’enquêtes sont actuellement en cours.