Le Conseil de Bank Al Maghrib vient de décider, mardi 23 septembre, de baisser le taux directeur de 0,25%, en le faisant passer de 3% à 2,75%.

Cette décision émane de plusieurs constats faits lors de l'examen périodique fait par la banque centrale de différents indicateurs de l'économie marocaine.

D'abord, malgré les mesures de soutien auparavant prises par la banque centrale et le Trésor, le crédit peine à décoller et continue à croître à des taux timides allant entre 3% et 4%.

De son côté, que ce soit du côté de la demande externe que celle intérieure, les tensions inflationnistes n'existent pas. Selon le gouverneur de Bank Al Maghrib, nous arriverons en fin d'année à un taux d'inflation de 0,7% tout en incluant, dans le calcul, la hausse des factures d'eau et d'électricité programmées à partir du mois d'aout. Cela est dû à la baisse substantielle des produits volatiles.

Par ailleurs, et en dehors de la croissance agricole, Abdellatif Jouahri décrit la performance des autres secteurs de l'économie comme « atone ». Au premier semestre, la croissance des secteurs non-agricoles s'est établie à 1,7%, et atteindra 2,7% à la fin de l'année 2014. Peu de secteurs ont tiré leur épingle du jeu, selon le Wali, dont les métiers mondiaux du Maroc : aéronautique, automobile et offshoring. Ces derniers ont d'ailleurs amélioré le compte courant de la balance des paiements, dont le déficit a été réduit de 7,6% l'année dernière à 6,7% actuellement.

Dans la foulée, les recettes de tourisme et les transferts des MRE se sont stabilisés au premier semestre, et ont rapporté au Maroc 50 MMDH chacun. « D'ailleurs, le mouvement négatif des transferts des MRE commence à s'estomper grâce à la légère reprise que connaît l'économie européenne » a commenté M. Jouahri.

Grâce aux performances des métiers mondiaux du Maroc, des transferts des MRE et des recettes touristiques, les réserves de changes au Maroc représentent désormais 176 MMDH, soit 4 mois et 29 jours.

La décompensation sur la bonne voie, selon Jouahri

Le déficit budgétaire est aujourd'hui de l'ordre 4,9%. Si la TVA, en baisse, n'y a pas contribué, d'autres composantes fiscales l'ont boosté. M. Jouahri dit se féliciter d'ailleurs de ce niveau de déficit, car c'est ce qui était convenu avec le FMI. La sortie de Vivendi de Maroc Telecom y est également pour quelque chose. Ses versements à l'Etat, au titre de l'IS et autres engagements, se sont chiffrés à quelques 2,7 MMDH.

Par ailleurs, pour M. Jouahri, le démantèlement progressif des instruments de compensation du carburant ont montré leur efficacité. « A fin août, les dépenses de compensation ont atteint 23 MMDH, contre 34 MMDH prévus par la loi de Finances 2014 » a expliqué M. Jouahri. « Si la décompensation du gasoil se poursuit jusqu'à la suppression entière du soutien à son prix d'achat, nous atteindrons nos prévisions » a-t-il ajouté.