Algérie: Manifestation de policiers à Ghardaia
Des centaines de policiers algériens ont manifesté, lundi, à Ghardaia en solidarité avec leurs collègues déployés dans la localité voisine de Berriane, qui a connu une escalade de violence durant le week-end, ont indiqué plusieurs sources.
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Le 13 octobre 2014 à 15h18
Modifié le 13 octobre 2014 à 15h18Des centaines de policiers algériens ont manifesté, lundi, à Ghardaia en solidarité avec leurs collègues déployés dans la localité voisine de Berriane, qui a connu une escalade de violence durant le week-end, ont indiqué plusieurs sources.
Des sources concordantes assurent que des policiers ont organisé une "impressionnante" marche vers la direction de sûreté de la wilaya de Ghardaia où ils ont observé, selon des photos publiées sur internet, un sit-in en solidarité avec leurs collègues de Berriane "dans leur retrait des places publiques et leur refus d'assurer la sécurité des biens et des personnes".
Le quotidien "El Watan" rapporte, dans sa version électronique, que "1.500 policiers" ont entamé, dans la matinée, "un mouvement de protestation qu'ils disent déterminés à maintenir jusqu'au départ du directeur général de la sûreté nationale", le général Abdelghani Hamel.
Le parti d'opposition RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) a vite réagi à ces informations en déplorant "la dégradation extrême de la situation sécuritaire dans cette wilaya". La formation politique a considéré tout refus d'assurer la protection des biens et des personnes comme "une violation flagrante de la constitution et une non-assistance à personnes en danger". Elle met en garde, dans un communiqué, "les pouvoirs publics sur les conséquences imprévisibles d'une telle dérive", estimant que "cette attitude si elle venait à se confirmer est d'une gravité extrême".
"Pour certains, elle serait un acte de désobéissance, pour d'autres il s'agirait d'une instruction de la hiérarchie", poursuit le parti de centre-gauche, qui fait part des interrogations de l'opinion publique locale sur "les motivations réelles d'une telle démarche".
Plusieurs personnes ont été blessées, la veille, dans les heurts ayant opposé les forces de l'ordre et des protestataires dans la localité de Berriane, située à 45 km au nord de la ville de Ghardaïa, chef-lieu éponyme de cette wilaya déchirée par des affrontements intercommunautaires meurtriers.
Les manifestants, en colère suite à l'arrestation la veille de cinq jeunes présumés incendiaires, ont attaqué, à coups de pierres et de cocktails Molotov, les éléments des services de sécurité déployés en force dans la commune, qui ont riposté par des tirs de bombes lacrymogène.
La wilaya de Ghardaïa, qui a connu une accalmie relative l'été dernier, est le théâtre de violences récurrentes entre la communauté mozabite berbérophone, de rite ibadite, et celle des Chaâmbas arabophones malékites.
Les affrontements entre les deux communautés ont fait, depuis le début de l'année, pas moins de quinze morts et des dizaines de blessés, ainsi qu'un nombre incalculable de biens publics et privés détruits ou incendiés.
(Avec MAP)
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