La communication des dirigeants d'Alliances suscite la colère des petits porteurs

Depuis quelques semaines, les porteurs d’actions Alliances ont le sentiment d’être sur des montagnes russes. Le cours peut faire un - 10% un jour et +10% le lendemain. Cette volatilité s’est confirmée ces deux derniers jours, provoquant ce jeudi 12 mai, la colère de nombreux petits porteurs.

La communication des dirigeants d'Alliances suscite la colère des petits porteurs

Le 12 mai 2016 à 20h23

Modifié 11 avril 2021 à 2h38

Depuis quelques semaines, les porteurs d’actions Alliances ont le sentiment d’être sur des montagnes russes. Le cours peut faire un - 10% un jour et +10% le lendemain. Cette volatilité s’est confirmée ces deux derniers jours, provoquant ce jeudi 12 mai, la colère de nombreux petits porteurs.

L’élément déclencheur de la colère a été l’annonce de la cession à la Somed, des parts que détient Alliances dans le projet Sindibad. Ce n’est pas une cession officielle, il n’y a pas de communiqué, l’information que publient des journaux n’est pas sourcée, elle n’est pas précise, il n’y a ni date ni montants, elle est rédigée au présent de l’indicatif, de sorte que beaucoup la croient officielle et croient la cession signée.

Dans la journée, l’action Alliances reprend des couleurs et termine à près de 10% de hausse, après avoir perdu 10% la veille.

Médias 24 a essayé à plusieurs reprises, mais sans succès, de joindre Ahmed Ammor, DG d’Alliances, qui n’a pas répondu à nos appels. Idem pour le service Communication d’Alliances.

Par contre, Tarafa Marouane, PDG de la Somed, nous a indirectement indiqué que ce n’était pas signé. La question était: “Confirmez-vous la conclusion de l’accord avec Alliances pour reprendre ses parts dans Sindibad ?“ La réponse fut: “C’est en cours“.

Alami Lazraq, président d’Alliances, est un peu plus disert: “Les discussions sont en cours depuis octobre 2015. Mais rien n’est signé“.

Revenons à la Bourse.

Le cas de la cession, hypothétique ou réelle, de Sindibad, n’est que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase bien rempli des petits porteurs. Ces derniers sont convaincus que la source de l'info est ADI, soit pour manipuler les cours, soit qu'il y avait délit d'initiés.

Sur le forum des petits porteurs, l’indignation est perceptible. Elle concerne en fait l’ensemble de la communication des dirigeants d’ADI (Alliances Développement Immobilier).

“Je suis dégoûté“, renchérit Rachid El Rhana, administrateur du forum, dans une déclaration à Médias 24. “La façon de communiquer d’Alliances est un terrain fertile pour les manipulateurs“. Il condamne la trop forte volatilité sur une capitalisation aussi importante, ce qui peut détruire une confiance qui commençait timidement à revenir.

Des épargnants qui ont placé leurs économies dans des actions ADI nous confient qu’ils ne comprennent pas le comportement des dirigeants. Le conseil d’administration qui a validé les comptes s’est tenu le lundi matin 9 mai. La cotation du titre a été suspendue le même jour, après la clôture de la Bourse. Les résultats, désastreux n’ont été communiqués que le lendemain, en début de soirée. Seul Médias 24 a annoncé à l'avance l'étendue du désastre, mais ce n'était pas une communication officielle.

Cela signifie que pendant une trentaine d’heures, une poignée de personnes ont détenu des informations officielles capitales. Ces informations ne pouvaient être exploitées, puisque la cotation était suspendue. De plus, un délai de 48 heures pour informer, après la tenue du conseil, est tout à fait légal. Le problème est donc le suivant: ce délai renforce-t-il la confiance? Ou bien a-t-il un effet contraire?

Le retour de la méfiance a été accentué par  “l’info“ au sujet de la cession de Sindibad. Pourquoi ne pas l’avoir annoncée plus tôt? Pourquoi ne pas avoir déclaré, lors de la rencontre avec la presse, que des discussions étaient en cours?  Ce sont les questions que l’on se pose. En d’autres termes, à qui profite cette opacité?

Sur le forum de la Bourse, un consultant juridique (“agora“) publie un post, qui résume bien le sentiment général:

“Pour ce genre d'annonce, l'AMMC (CDVM) aurait eu raison de suspendre ADI jusqu'à l'annonce d'une information importante.
“Malheureusement, il ne l'a pas suspendu et hier [mercredi 11 mai] et ce matin [jeudi 12 mai] les pp ont vendu ATP.
“Il suspend pour la confirmation de pertes énormes déjà connues, mais il ne suspend pas pour ce qui n'est pas connu de tous mais seulement des initiés. C'est à se demander s'il ne défend pas les initiés contre les honnêtes pp.
“Que penser du comportement du management (Ammor), qui a passé sous silence hier (conférence de presse officielle) une énorme transaction dévoilée par un quotidien grand public quelques heures après? Un tel deal avec Somed n'a pas été concrétisé (négocié et signé) hier soir seulement.
“Ammor a bien annoncé le souhait d'ADI de vendre les 50% de Lixus et pas un mot sur Sindibad. L'envie de vendre s'est manifestée subitement hier soir, après la sélective conférence de presse.
“Pourquoi:
1) Le communiqué officiel du C.A. ne traite-t-il pas d'une telle importante transaction en cours?
2) La conférence de presse (sélective) a-t-elle été convoquée juste avant l'annonce du deal avec Somed sur Sindibad?
3) La présentation aux analystes financiers a-t-elle été rapidement convoquée aujourd'hui, juste après l'information de L'Economiste?
4) Le management d'ADI n'a-t-il pas informé l'AMMC de l’imminence d'une communication importante pour aujourd'hui, afin que ce dernier suspende la valeur, utilement cette fois-ci?

“La seule dissimulation au grand public de l'imminence de ce deal constitue un délit d'initié.
“Avec ce genre de coup bas, même si ADI absorbe Emirates, ADI ne mérite pas qu'on lui fasse confiance en investissant dedans. Pour ceux qui sont coincés, je compatis et j'espère qu'ils vont réussir à s'en sortir, à l'occasion de l'orchestration d'une autre (...)“.

Ce jeudi soir, l’impression générale est que “le marché sanctionne les sérieux et rémunère les spéculateurs“, selon la déclaration d’un petit porteur. Un autre évoque une situation “affligeante, une mascarade“.

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