Le Maroc réalise 65% de son commerce extérieur avec les pays de l’UE où vivent près de cinq millions de Marocains, principalement en France, au Benelux, en Espagne et en Italie.

Le McKinsey Global Institute (MGI) publie une étude "Business européen: surmonter les incertitudes, consolider la croissance" qui montre la lente mais solide émergence de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne et de l’Italie de la crise qui aura duré près de 10 ans.

Sur la base d’interviews de 2.000 chefs d’entreprises européens mais également des DG d’entreprises US et chinoises actives en Europe, le MGI montre que “l’économie européenne est sur le chemin de la reprise et que la confidence du monde des affaires est remontée après l’une des décennies les dures de l’après-guerre“, allusion à la crise financière de 2007-2008 et ses conséquences en Europe, notamment sur les niveaux d’investissements et d’emploi.

Recoupant les projections des dirigeants d’entreprises et des institutions européennes, l’étude du MGI montre que les dirigeants tablent sur une croissance économique annuelle moyenne de 2% au cours des cinq prochaines années et des revenus en hausse de 2,1%.

De manière intéressante par rapport à ““ européenne en général, les dirigeants d’entreprises US et chinoises établis en Europe sont encore plus optimistes que leurs homologues européens. Ils tablent sur une croissance économique moyenne de 3% en Europe entre 2017 et 2021 et des revenus en hausse de 2,3%. L’étude a concerné six pays : la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, la Grande-Bretagne et la Pologne.

Selon MGI, les années 2017 et 2018 devraient voir un important rattrapage des investissements par les entreprises européennes. En 2015-2016, les entreprises européennes ont investis 200 MM d’euros de moins qu’en 2007-2009, les années à cheval entre la fin de l’euphorie et la plongée dans la crise.

Investissements, exportations et transferts des RME

Cette reprise de l’investissement devrait notamment se traduire par des bénéfices pour le Maroc en termes d’investissements directs. Les PME européennes sont actuellement encouragées à s’internationaliser et le Maroc reste une destination d’implantation de choix au sud de la Méditerranée. Le pays représente une plateforme d’accès compétitive aux marchés africains et arabes. Les accords de libre-échange signés par le Maroc donnent aux industriels l’accès à un milliard de consommateurs en Europe, aux Etats-Unis, en Turquie ou aux Emirats arabes unis et en Afrique de l’ouest.

Le retour de la bonne santé économique européenne et de l’optimisme trouvent également leur source dans l’élection du président Macron à Paris. L’élection d’un jeune président libéral, compétent, farouchement pro-européen et ouvert sur la coopération internationale contribue actuellement au retour d’un meilleur climat politique et des affaires en Europe.

L’élection de Macron a éloigné les incertitudes sur l’euro et sur la solidarité entre les pays-fondateurs du Marché commun, la France, l’Allemagne, les pays du Benelux et l’Italie, plus l’Espagne et le Portugal, deux Etats très attachés au projet européen.

Outre les investissements directs européens au Maroc, le retour de la bonne santé économique européenne devrait se traduire par un meilleur niveau d’exportations marocaines vers le Nord. Voitures et pièces détachées, pièces pour l’aéronautique, textile-confection et agro-alimentaire : tous ces secteurs devraient réaliser de bonnes performances en 2017 et 2018 et donc investir et créer des emplois au Maroc.
La bonne santé économique européenne signifie également que les revenus des Marocains d’Europe s’amélioreront en 2017 et en 2018. Ils devraient donc effectuer plus de transferts financiers au bénéfice de leurs familles, investir plus dans l’immobilier surtout si l’environnement juridique s’améliore de manière franche, et investir un peu plus au Maroc tout court.

Entre investissements, exportations supplémentaires et plus de transferts des RME, le taux de croissance de l’économie marocaine attendu à 4% au cours des deux prochaines années devrait sans difficulté atteindre les 5%. Sauf imprévu politique ou économique.