HCP: 9 actifs occupés sur 10 sont en situation d’adéquation ou de surclassement

Une nouvelle étude du HCP met en évidence – pour la énième fois, la problématique de l’inadéquation Formation/Emploi. Parmi les diplômés, les lauréats de la formation professionnelle subissent non seulement le plus fort taux de chômage, mais ils représentent aussi la majorité des employés ‘déclassés’ – dans un pays où la moitié de la population active occupée est sans diplôme, et où 46% sont surclassés…

HCP: 9 actifs occupés sur 10 sont en situation d’adéquation ou de surclassement

Le 3 mai 2018 à 21h10

Modifié 3 mai 2018 à 21h10

Une nouvelle étude du HCP met en évidence – pour la énième fois, la problématique de l’inadéquation Formation/Emploi. Parmi les diplômés, les lauréats de la formation professionnelle subissent non seulement le plus fort taux de chômage, mais ils représentent aussi la majorité des employés ‘déclassés’ – dans un pays où la moitié de la population active occupée est sans diplôme, et où 46% sont surclassés…

Les principales conclusions de l’étude du HCP sur l’adéquation formation-emploi ont été révélées le 2 mai par Ahmed Lahlimi et ses équipes. Si plusieurs éléments ont déjà été communiqués lors de précédentes rencontres organisées par le HCP, cette étude a toutefois le mérite de jeter un nouvel éclairage sur certains aspects de la problématique – notamment en matière d’emplois déclassés.

Le taux de chômage des diplômés de l’enseignement général est de 19,7%, contre 25,5% pour les diplômés de la formation professionnelle. Ces chiffres font ressortir deux tendances intéressantes:

- Le taux de chômage est plus faible parmi les titulaires de diplômes supérieurs de l’enseignement général. Du secondaire collégial au diplôme universitaire, le taux de chômage passe de 22,4% à 15,1%.

- La formation professionnelle suit une tendance inverse. Plus le lauréat est diplômé, moins il a de chances de trouver un emploi. Les taux de chômage de cette catégorie sont de 21,3% pour les diplômés d’initiation professionnelle, 26,5% pour les diplômés de spécialisation, 28,4% pour les diplômés de qualification et 26,4% pour les techniciens spécialisés.

En matière d’adéquation formation-emploi, la toute récente étude du HCP révèle, curieusement, que 9 actifs occupés sur 10 sont en situation d’adéquation ou de surclassement par rapport au marché de l’emploi.

Dans le détail, 45,7% de la population active occupée est en situation d’adéquation, 7,6% en situation de déclassement et 46,7% en situation de surclassement. Autrement dit, parmi la population active occupée, l’effectif majoritaire est composé de personnes occupant un poste dont ils ne maîtrisent pas l'ensemble des compétences requises…

Le déclassement – où un employé est surqualifié par rapport à son poste, connaît une prévalence plus marquée dans le secteur public. Il augmente aussi drastiquement suivant le niveau d’instruction. Le taux de déclassement passe ainsi de 0,4% pour les employés de niveau primaire, à 6% pour ceux de niveau secondaire collégial, pour atteindre 27% pour les employés de niveau secondaire qualifiant et 28,4% des actifs occupés de niveau supérieur.

Au-delà du diplôme de premier cycle de l’enseignement supérieur (DEUG), l’adéquation est meilleure à mesure que l’on se spécialise. Le taux d’adéquation passe ainsi de 50,5% pour les titulaires d’un DEUG à 64,1% pour la licence, 77,3% pour le DEA/DES/Master, 89,9% pour les ingénieurs/cadres supérieurs et 94,1% pour les docteurs.

La formation professionnelle suit encore une fois une tendance contraire: plus on se spécialise, moins les profils sont adéquats au marché du travail. Les taux d’adéquation passant de 79,6% pour la spécialisation professionnelle, à 44,2% pour les techniciens spécialisés.

En dehors de sa couverture par les médias, cette nouvelle étude du HCP ne semble pas avoir suscité de réaction auprès de la sphère politico-économique. L’adéquation formation-emploi étant pourtant l’un des principaux piliers de tout modèle économique pérenne, à l’heure où le Maroc s’interroge sur le sien. Malgré des réalisations probantes dans certains secteurs, les indicateurs suivants – avancés par le HCP, mettent en évidence un ralentissement certain de l’économie nationale, ce qui n’augure rien de bon si la tendance n’est pas inversée:

-La population en âge de travailler représente 63% de la population totale, et augmente chaque année de 370.000 nouveaux arrivants sur le marché du travail.

-Le taux d’activité est passé de 54% en 2000 à 46% en 2017.

-La croissance du PIB était en moyenne de 5% entre 2000 et 2008, contre 3,7% pour la période 2009-2017.

-Toujours entre 2000 et 2008, 1 point de croissance du PIB correspondait à la création de 30.000 emplois. Sur la période 2009-2017, le même point de PIB ne permet plus de créer que 10.500 emplois…

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