CDG: Abdellatif Zaghnoun réussit son passage au Parlement

Dans son rôle de contrôle des finances publiques, une commission parlementaire a auditionné mercredi 6 mars Abdellatif Zaghnoun, DG de la CDG. Cette réunion qui a duré plusieurs heures, a permis d'informer les députés sur la nouvelle stratégie et de montrer que celle-ci avait déjà anticipé le contenu du rapport de la Cour des comptes.

CDG: Abdellatif Zaghnoun réussit son passage au Parlement

Le 7 mars 2019 à 10h42

Modifié 11 avril 2021 à 2h39

Dans son rôle de contrôle des finances publiques, une commission parlementaire a auditionné mercredi 6 mars Abdellatif Zaghnoun, DG de la CDG. Cette réunion qui a duré plusieurs heures, a permis d'informer les députés sur la nouvelle stratégie et de montrer que celle-ci avait déjà anticipé le contenu du rapport de la Cour des comptes.

Abdellatif Zaghnoun, directeur général de la CDG était au centre d’une réunion de la Commission parlementaire de contrôle des finances publiques. La réunion qui a eu lieu le mercredi 6 mars 2019, a duré plusieurs heures. Elle donnera lieu à un rapport final de la commission qui sera présenté et débattu en session plénière à la Chambre des représentants, probablement fin avril.

L’impression générale qui se dégageait à l’issue de la réunion du mercredi, tenue à huis clos, est positive, selon toutes les infos que nous avons recueillies sur place. Tout le monde avait en tête le rapport critique de la Cour des comptes publié en janvier 2019 sur la CDG. Mais ce rapport couvre une période s’arrêtant à début 2016. Depuis cette date, une nouvelle stratégie a été instaurée et la CDG n’est plus vraiment la même.

C’est ce que les députés ont appris de la bouche de Abdellatif Zaghnoun et de Mohamed Benchaâboun. Le ministre de l’Economie et des Finances était également présent à cette réunion de la commission parlementaire.

D’ici fin mars, les propositions de recommandations de la part des membres de la commission auront toutes été déposées. Le rapport sera élaboré puis discuté avec le ministre des Finances pour donner l’occasion au gouvernement de s’exprimer ou de répondre. Ensuite, avant la fin du mois, il sera présenté au cours d’une séance plénière, apprend Médias24 auprès d'une source autorisée, s'exprimant au nom du bureau de la commission parlementaire.

Rencontré sur place par Médias24 à l’issue de la réunion du mercredi, Omar Fassi Fihri, membre du bureau de la commission de contrôle des finances publiques, est très positif : “La CDG est une institution. Elle a accumulé de l’expérience et du savoir-faire. Nous avons remarqué d’une manière très positive que toutes les recommandations de la Cour des comptes ont été prises en compte dans le cadre du plan quinquennal de la CDG. Ce qui est important, c’est que la CDG évolue“.

La réunion elle-même a duré près de huit heures, avons-nous constaté sur place. Même des députés non membres de la commission y ont assisté, tellement le sujet était jugé important dans l’enceinte parlementaire.

Après l’ouverture par le président de la commission Driss Sqalli Adoui et le ministre Mohamed Benchaâboun, ce fut la prise de parole de Abdellatif Zaghnoun, moment le plus attendu de la réunion, avant les questions-réponses.

Zaghnoun a évidemment exposé d’une manière exhaustive les recommandations de la Cour des comptes au sujet de la CDG ainsi que toutes les mesures prises pour les appliquer.

La grande majorité des recommandations de la Cour des comptes rejoignent les orientations stratégiques de la CDG à horizon 2022, ainsi que les nouveaux positionnements adoptés par l’institution en tant qu’acteur “expert, co-financeur et investisseur stratégique“, a expliqué Zaghnoun.

Devant des parlementaires ravis, Zaghnoun a révélé que le modèle économique actuel de la CDG suscite l’intérêt de plusieurs pays africains. La CDG a ainsi apporté son assistance à la Tunisie, la Mauritanie, le Gabon et le Sénégal pour créer des institutions similaires. Une démarche similaire a été lancée au Bénin, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, en Guinée Equatoriale et au Mali.

Sur le plan de la gouvernance, les instances de contrôle et de supervision de l'institution sont:

Commission de Surveillance: Créée par Dahir du 10 Février 1959, elle contrôle, au nom de l'Etat, les opérations de la CDG. Elle est composée de deux membres de la Cour suprême désignés par le Ministère de la Justice, du Chef de Gouvernement ou son représentant, du Ministère de l'Economie et des Finances ou son représentant, et du Gouverneur de Bank Al Maghrib ou son représentant. Elle se réunit 4 fois par an.

Comité d'Audit et des Risques: Il assiste la Commission de Surveillance à travers l'analyse approfondie des dossiers relatifs à l'audit interne et externe, la gestion des risques, l'information financière et comptable et tout autre sujet soumis par la Commission de Surveillance et d'une personnalité externe désignée intuitu. Il se réunit 4 fois par an.

Comité Investissement et Stratégie (CIS): Il étudie les décisions impliquant un engagement ou désengagement financier du Groupe d'un montant significatif. Ce comité est composé du Directeur Général de la CDG et de deux représentants de la Commission de Surveillance.

Comité Exécutif Groupe (COMEX): Il est chargé des décisions opérationnelles de court terme. Il est composé du Directeur Général, du Directeur Général Adjoint, du Secrétaire Général, du Directeur Général de CDG Capital et du Directeur Général de CDG Développement.

Comité Stratégie Groupe (CSG): Ce comité est chargé des décisions ayant un impact significatif sur les macro-équilibres Groupe et dont l'horizon est à moyen et long terme. Il est composé de huit membres: le Directeur Général de la CDG, les membres du COMEX, le Directeur du Pôle Finance, le Directeur du Pôle Stratégie et Développement et le Directeur du Pôle Risk Management.

Comité de Coordination et de Synergie Groupe: Il est chargé de renforcer la cohésion et les synergies intra-Groupe.

Abdellatif Zaghnoun est en train de modifier en profondeur la stratégie du groupe CDG. (Photo archives (Institut CDG))

La CDG a investi 76 MMDH (milliards de DH) au cours de la période 2008-2018, exerçant une influence structurelle sur différents secteurs :

-Immobilier : 30 MMDH investis pendant la la période 2008-2018

-Développement de 361.000 m2 d’immobilier professionnel locatif

-14 villes concernées par les projets réalisés ou en cours

Voici quelques détails sur ces investissements tels qu'ils ont été présentés par le DG de l'institution:

Développement territorial : 18 MMDH investis entre 2008 et 2018

-1.660 hectares en cours d’aménagement à Zénata qui atteindra 300.000 habitants prochainement

-360 hectares en cours de réalisation à Casablanca-Anfa

-45 hectares en cours de réalisation dans l’avenue royale à Casa

Tourisme :

-12,5 milliards de DH entre 2008 et 2018

-deux stations touristiques développées : Saidia et Taghazout

-capacité d’hébergement :  28.000 lits en 2015

Développement industriel

-5,8 MMDH d’investissements en 2008-2018

-Aménagement de 860 hectares dont 606 hectares dans 13 zones

-153.000 emplois créés par ces investissements

Offshoring

-285.000 m2 construits en 2008-2018

-Taux d’exploitation : 90% en 2017

-35.000 emplois créés

-4 complexes d’offshoring créés

Secteur financier

-5,3 MMDH investis en 2008-2018

-Restructuration du CIH

-Soutien aux PME pour environ 10 MMDH au profit de plus de 4.000 sociétés

-Financement d’associations de microcrédits

Bilan

 Au cours des dix dernières années:

-Total bilan consolidé en 2017 : 234,7 milliards de DH

-Résultat net part de groupe des dix dernières années : 9,2 milliards de DH

-Capitaux propres consolidés en 2017 : 21,9 milliards de DH

-IS payé au cours des dix années 2008-2017 : 12,2 milliards de DH

-contribution directe au budget général de l’Etat en 2008-2017 : 3,08 milliards de DH

Un changement stratégique majeur

Pour ce qui concerne l’avenir, la CDG s’est repositionnée et a changé considérablement ses modes d’intervention, dans le cadre de son plan quinquennal 2018-2022.

Les trois nouveaux modes d’intervention sont :

-l’expertise au profit de l’Etat ou des collectivités territoriales

-le co-financement : avec les collectivités territoriales et les PME

-l’investissement du tissu productif dans les secteurs essentiels du pays

La CDG ne sera plus un acteur complet et direct comme c’était le cas auparavant.

Ces choix ont anticipé le rapport de la Cour des comptes. Et ce dernier a conforté la vision stratégique adoptée.

La CDG s'est positionnée désormais pour être en phase avec les besoins actuels du Maroc :

-le renforcement des facteurs de production et des secteurs productifs stratégiques.

-la mise en œuvre de la régionalisation avancée.

-la transition énergétique et la promotion d’une économie durable.

Tourisme

Sur le métier tourisme, la CDG va concentrer ses efforts de développement des stations touristiques sur les deux stations de Saïdia et Taghazout.

La CDG reconfigurera son intervention pour être axée sur l’émergence des stations et non plus uniquement sur le développement de capacités, dans un cadre renouvelé avec l’État.

Le groupe va recentrer son portefeuille hôtelier sur les actifs stratégiques en privilégiant les actifs à fort potentiel. Globalement, les futurs investissements touristiques seront réalisés dans une logique minoritaire et purement financière. Il faut s'attendre à des cessions des actifs non stratégiques.

Développement territorial

Concernant l’aménagement urbain, la CDG va intervenir en tant que MOD (maître d'ouvrage délégué) pour le compte de l’État ou des collectivités territoriales pour les projets d’aménagement urbain.

-restructuration de la CGI et sortie du secteur du logement social

-désengagement possible du rôle d’acteur direct dans les projets d’avenue royale (Sonadac) et de la ville nouvelle de Zénata

La CDG renforcera également la dynamique d’investissements dans de nouveaux secteurs essentiels à la diversification du modèle de croissance du pays, à savoir l’industrie, l’agroalimentaire, les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, les énergies renouvelables et les partenariats public-privé territoriaux.

Les interventions de la CDG en la matière auront pour objectifs de favoriser l’émergence de nouveaux acteurs nationaux et de structurer de manière proactive et faire émerger des projets à impact structurant sur les filières et secteurs concernés.

En ce qui concerne la transition énergétique, tout l’enjeu réside dans la mise en oeuvre de la stratégie nationale de développement durable et de manière générale, le développement d’une économie plus verte.

La solution passe nécessairement par la capacité de financement des projets verts.

Dans le cadre de la stratégie 2022, le groupe CDG s’impliquera dans les énergies renouvelables en tant qu’investisseur financier. Il sera un catalyseur de financements internationaux vers ce secteur.

Au final, la CDG pèse environ 22% du PIB marocain. Ce mastodonte doit trouver un équilibre entre la gestion prudente et rentable des actifs qui sont déposés chez lui et son rôle naturel de contribution la plus efficace au développement et aux besoins actuels du pays. C'est le challenge actuel.

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