L’INDH se lance dans la généralisation du préscolaire dans le monde rural

Il s’agit des régions rurales les plus défavorisées, souvent situées en montage. L’INDH ne se substitue pas à l’Education nationale mais ira dans les zones auxquelles le MEN n’accède pas.

L’INDH se lance dans la généralisation du préscolaire dans le monde rural

Le 11 septembre 2019 à 8h57

Modifié 10 avril 2021 à 21h45

Il s’agit des régions rurales les plus défavorisées, souvent situées en montage. L’INDH ne se substitue pas à l’Education nationale mais ira dans les zones auxquelles le MEN n’accède pas.

Ce programme de préscolaire est l’une des premières concrétisations de la nouvelle INDH. Cette phase 3 de l’INDH avait été lancée en septembre 2019 par le Roi Mohammed VI. Elle se démarque nettement des précédentes en ciblant la jeunesse et l’enfance, en accordant une large priorité au vrai développement humain et non pas simplement à l’infrastructure ou aux activités dites génératrices de revenus. Le budget général de l’INDH est de 18 MMDH sur 5 ans (2019-2023).

Pour le préscolaire donc, le programme prévoit au total et sur 5 ans, la création de 10.000 unités de préscolaire et la réhabilitation de 5.000 autres, le tout dans les zones rurales démunies et les zones de montagne. La capacité totale d’accueil sera de 300.000 enfants. Sur la période, le budget global de cette partie est de 2,3 MMDH pour l’équipement et deux années de fonctionnement.

Pourquoi deux années seulement de fonctionnement ? Parce que l’INDH accompagne l’Education nationale et lui ouvre un peu la voie là où elle n’a pas l’habitude d’accéder. Au bout de deux ans, l’infrastructure sera transférée au MEN.

Quel est le lien entre INDH et enseignement préscolaire ?

Les études les plus récentes montrent qu’il s’agit d’un multiplicateur du PIB, peut-être le plus important. Pour un enfant, une seule année supplémentaire d’éducation de qualité, va générer 8% de revenus en plus lorsqu’il intègrera la vie active. C’est un exemple. Préserver la petite enfance, la protéger, lui permettre de s’épanouir, c’est le faire pour les générations futures.

Mohammed Dardouri, wali coordonnateur national de l’INDH, est intarissable sur la petite enfance : “La petite enfance est essentielle, sinon vous ferez du rattrapage, du curatif tout le reste de la vie“. Celle-ci commence à la gestation, et même avant, par la santé maternelle. Une maman en bonne santé, une gestation dans des conditions aussi bonnes que possible, un accouchement en milieu surveillé, un suivi de la santé de l’enfant pendant les premières années, un réseau préscolaire généralisé et adapté… L’INDH veut suivre l’enfant à partir de la grossesse, puis lui donner toutes les chances d’éveil et d’apprentissage, puis l’aider à avoir une éducation de qualité…

La nouvelle unité scolaire dans la commune rurale Aït Hakim, province du Haouz

De la grossesse jusqu’à 18 ans au moins pour sa formation. Puis jusqu’à l’âge de 34 ans pour son inclusion économique. Tels sont schématiquement deux des axes de l’INDH phase 3. Ces deux axes sont inclus dans le programme 4, celui du soutien au développement humain des générations futures: renforcer le système de santé mère-enfant; améliorer la qualité de la nutrition infantile, diminuer le taux de l'échec scolaire grâce à la généralisation de l'enseignement préscolaire; lutte contre l'abandon scolaire...

680.000 enfants naissent chaque année. “S’ils étaient accompagnés jusqu’à l’âge de 20 ans, le Maroc serait transformé“. Les chiffres de l’abandon scolaire sont effarants : 250.000 à 270.000 élèves par an.

15% des enfants ont un retard de croissance

15% des enfants ont un retard de croissance. Ce chiffre est une moyenne nationale. On imagine le pic dans les régions défavorisées. Le pire, c’est que ce chiffre n’a pas changé depuis 2010. Il ne baisse pas. On verra si l’INDH fait mieux que le ministère de la Santé sur cette problématique.

Il faut agir sur les freins au développement humain dès la gestation et même avant, sur la santé de la future mère. C’est un travail de fourmis où les détails comptent. Il ne suffit pas de mobiliser l’argent et d’identifier les cibles. Il faut être efficace. Il faut que ça fonctionne.

Le préscolaire sera donc généralisé. Dardouri évoque un “vrai“ préscolaire et non pas des classes d’enseignement. Il insiste sur l’éveil, le cognitif, la socialisation. Mais avant le préscolaire, l’enfant doit être en bonne santé. La malnutrition fait des ravages sur les capacités cognitives, les retards de croissance impactent la taille, le poids et même le cerveau de l’enfant.

Améliorer le taux d'accouchement en milieu surveillé

Le wali de l’INDH est fier de Dar Al Oumouma (la maison maternelle), un concept marocain déployé avec des partenaires de haut niveau comme l’Unicef. La moitié des femmes rurales accouchent encore à domicile. Cette structure, c’est pour améliorer le taux d’accouchement en milieu surveillé. C’est un endroit de sensibilisation, de surveillance des grossesses, d’attente de l’accouchement. “L’ascenseur social commence là, dans la santé maternelle et infantile, dans la petite enfance…“.

La mortalité maternelle et infantile reste trop élevée au Maroc. 110 femmes meurent en couches sur 100.000 naissances dans le monde rural. 45 en milieu urbain. Et sur 1.000 naissances, 22 enfants meurent avant 5 ans, dont 12 avant l’âge de deux ans. Les régions d’Errachidia, Marrakech et Beni Mellal seront les premières concernées par des programmes de l’INDH ciblant la santé maternelle et infantile.

33.000 douars sont recensés au Maroc. 15.000 d’entre eux bénéficieront au total d’unités préscolaires, dont 1.200 avant fin 2019. Un investissement à long terme dont l’effet durable ne sera visible que dans une génération…

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