USFP: Sous le feu des critiques, Driss Lachguar ne partira pas

Confronté à une crise interne depuis 2012, le premier secrétaire a été à nouveau critiqué, après le remaniement gouvernemental qui a laissé un seul ministère à son parti. Si ses détracteurs appellent à la convocation d’un congrès pour le démettre et préparer sa succession, Driss Lachguar refuse en affirmant poursuivre le processus de réconciliation jusqu’à la fin de son mandat en décembre 2021.

USFP: Sous le feu des critiques, Driss Lachguar ne partira pas

Le 16 octobre 2019 à 16h31

Modifié 11 avril 2021 à 2h43

Confronté à une crise interne depuis 2012, le premier secrétaire a été à nouveau critiqué, après le remaniement gouvernemental qui a laissé un seul ministère à son parti. Si ses détracteurs appellent à la convocation d’un congrès pour le démettre et préparer sa succession, Driss Lachguar refuse en affirmant poursuivre le processus de réconciliation jusqu’à la fin de son mandat en décembre 2021.

Le premier secrétaire ira-t-il jusqu’au bout de son mandat ou laissera-t-il la place à une nouvelle équipe pour lui laisser le temps de préparer l’USFP à une bataille électorale loin d’être gagnée à l’avance ?

"Je reste jusqu’à la fin de mon mandat"

Dans un très rapide, voire lapidaire échange avec Médias24, l’idée d’un départ avant terme ne semble pas avoir traversé l’esprit de Driss Lachguar réélu en mai 2017 pour un 2ème mandat à la tête du parti.

Choqué par notre question, Lachguar a violemment rejeté cette éventualité en promettant que toute la famille ittihadie serait bientôt réconciliée avant de raccrocher en nous invitant à prendre rendez-vous avec son secrétariat pour échanger avec lui.

Plus aimable et plus volubile, Ouaffa Hajji, ancienne membre du bureau politique, pense pourtant que le départ du premier secrétaire est inévitable pour sortir le parti d’un mal devenu structurel depuis son élection en 2012.

"Lachgar doit absolument partir"

"Les problèmes du parti ne datent pas des récentes négociations de Lachguar dans le cadre du remaniement gouvernemental. Le mal est beaucoup plus profond car il dure depuis des années.

"L’USFP n’ira pas loin avec un leader qui marginalise toutes les compétences et qui a fait fuir une bonne partie des militants et dirigeants.

"Cela s’est vu aux dernières élections en 2016 et ce phénomène risque de s’aggraver aux prochaines de 2021 car la direction actuelle ne représente plus l’idée ittihadie.

"Sa seule sortie possible serait de reconnaître son échec et de faire son autocritique. On parle beaucoup de réconciliation entre militants mais le vrai problème se situe au niveau de la ligne politique.

"Le moment est donc venu de prendre ses responsabilités et de passer le relais à une équipe plus représentative.

 "Le temps fait son travail car ce qui n’est pas possible aujourd’hui peut le devenir demain à travers par exemple la convocation d’un congrès extraordinaire qui serait une bonne occasion de se réconcilier", avance la présidente de l’internationale féminine socialiste.

"Quoi qu’il arrive, l’idée ittihadie perdurera, même si la structure de l’USFP risque de disparaître en 2021", conclut Hajji qui pense que cette idée renaîtra sous une forme ou une autre.

La solution est la convocation d’un congrès extraordinaire

L’idée de convoquer un congrès extraordinaire a également la faveur d’un membre très en vue du bureau politique qui préfère cependant rester anonyme pour ne pas s’attirer les foudres de Lachguar.

"Le résultat du remaniement qui est actuellement exploité par certains n’est qu’un prétexte pour manifester leur déception de ne pas être devenus ministres. Le véritable enjeu n’est pas là mais plutôt dans la nécessaire préparation des scrutins qui auront lieu en 2021.

"Pour cela, il nous faut convoquer dans les plus brefs délais un congrès extraordinaire qui rassemblera tous les courants et en particulier ceux qui ont quitté l’USFP en 2012.

"Ce grand raout devra se tenir idéalement un an avant 2021 qui correspond à l’année de la fin du mandat du premier secrétaire", propose notre interlocuteur qui souhaite le départ de Lachguar mais dans "un cadre légaliste" c’est-à-dire dans le cadre d’une démission ou d’un limogeage statutaire.

"Sachant que le scrutin législatif est dans 2 ans, nous avons donc une année pour faire évoluer la situation dans le bon sens, sans quoi, le parti risque d’aller à la catastrophe.

"Le Conseil national (parlement du parti) peut le pousser à partir mais pour être honnête, son départ ne va tout régler car il va au contraire aiguiser les appétits de nombreux opportunistes.

"Les plus qualifiés pour lui succéder de manière transitoire sont Ahmed Réda Chami et Habib El Malki", avance notre source qui se dit persuadé que la situation évoluera bientôt dans le bon sens.

Ahmed Reda Chami refuse de prendre partie

Si nos tentatives de contacter Habib El Malki et Ahmed Reda Chami n’ont pas abouti, un très proche du président du Conseil économique, social et environnemental nous a déclaré que ce dernier n’avait aucune envie de prendre parti dans le débat actuel qui oppose Lachguar et ses détracteurs.

"Le président n’est ni intéressé ni concerné par les règlements de compte et refuse d’être partie prenante et de se mêler des guerres intestines qui existent à l’USFP.

"Ceci dit, si dans le futur, les conditions deviennent favorables et que les militants manifestent leur désir de construire un projet de société avec lui, il n’exclut pas cette possibilité et pourra donc être de la partie", résume notre source qui fait sienne la devise Wait and See.

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