Coronavirus: l'extension rapide confirme l'inquiétude de l'OMS (experts)

La multiplication de nouveaux cas de coronavirus hors de Chine conforte le cri d'alarme de l'OMS sur le risque de propagation de l'épidémie, estiment dimanche 23 février des experts, en appelant à renforcer la vigilance.

Coronavirus: l'extension rapide confirme l'inquiétude de l'OMS (experts)

Le 24 février 2020 à 9h00

Modifié le 10 avril 2021 à 22h18

La multiplication de nouveaux cas de coronavirus hors de Chine conforte le cri d'alarme de l'OMS sur le risque de propagation de l'épidémie, estiment dimanche 23 février des experts, en appelant à renforcer la vigilance.

"L'épidémie de Covid-19 a connu un profond tournant ces dernières 48 heures. L'OMS et ses États membres doivent maintenant réfléchir à passer d'une stratégie d'endiguement à une stratégie d'atténuation, c'est à dire la réduction des impacts négatifs de la poursuite de la transmission" du virus, estime le professeur Devi Sridhar, responsable du programme de Gouvernance sanitaire à la faculté de médecine d'Édimbourg (Grande-Bretagne).

Vendredi dernier, le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus avait déjà tiré la sonnette d'alarme: "Au moment où nous parlons, nous sommes encore dans une phase où il est possible de contenir l'épidémie." Mais la "fenêtre de tir se rétrécit".

En cause notamment la multiplication de cas hors du berceau de l'épidémie en Chine "sans lien épidémiologique clair, tels que les antécédents de voyage ou les contacts avec un cas confirmé".

Des foyers sont ainsi apparus ou se sont développés rapidement ces derniers jours en Corée du Sud, en Iran - particulièrement meurtrier avec 8 décès pour 43 cas répertoriés dimanche - ou en Italie, où près de 150 cas de coronavirus ont été enregistrés en quelques jours et 11 villes placées en quarantaine. Dans ce pays, le plus touché en Europe, trois personnes sont mortes.

"N'importe où dans le monde"

"C'est ce qu'on appelle le passage en transmission communautaire", explique le professeur Arnaud Fontanet, chef de l'unité "épidémiologie des maladies émergentes" à l'institut Pasteur (France). "Ça rend le contrôle beaucoup plus difficile et ça laisse présager un risque d'introduction à partir d'autre foyers que la Chine."

C'est ainsi que des cas signalés au Liban et au Canada auraient le foyer iranien pour origine. Quant au foyer infectieux autochtone en Italie, les scientifiques peinent à identifier le processus de contamination du "patient 1" à l'origine de la propagation.

"Ce qui se passe en Italie et en Corée du Sud pourrait se passer n'importe où dans le monde", prévient le professeur Sridhar.

Le docteur Nathalie MacDermott, du King's College de Londres, évoque également des développements "très préoccupants", notamment la difficulté à identifier un individu à l'origine des derniers foyers épidémiques.

"Ceci laisse supposer une transmission par un individu asymptomatique, ou présentant peu de symptômes", estime la spécialiste, qui juge "impératif que les autres pays prennent ces situations en compte et renforcent leur surveillance des personnes en provenance de régions affectées qu'elles présentent ou non des symptômes" et s'attachent à contenir les foyers d'infection autochtone.

"Je pense que c'est une nouvelle phase" dans l'extension du Covid-19, explique Eric D'Ortenzio, épidémiologiste à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) français.

Ce spécialiste pointe lui aussi l'apparition dans les nouveaux pays touchés de "chaînes de transmissions à partir de cas non détectés", même s'il nuance, en l'attente de données précises sur le sujet, le rôle de "drivers" épidémique des cas asymptomatiques.

Mais pour lui aussi les conséquences à tirer sont claires: "Il doit y avoir une vigilance qui augmente, il faut que les autorités renforcent la surveillance", que ce soit sur les cas autochtones ou les possibles importation depuis des foyers épidémiques.

Allègement de quarantaine à Wuhan

En Chine, la ville de Wuhan, coupée du monde depuis un mois, a annoncé en revanche un premier allègement des mesures de quarantaine. L'épidémie a fait 150 nouveaux morts au cours des dernières 24 heures, et le bilan est monté à près de 2.600 morts dans le pays. 

Le nombre de nouveaux cas de contamination a en revanche reflué à 409 contre 648 annoncés dimanche.

Par ailleurs, avec 161 nouveaux cas de contamination en 24 heures, la Corée du Sud dénombre désormais près de 800 patients contaminés, dont sept mortellement, soit plus que le Japon où le paquebot Diamond Princess constituait jusqu'à présent le premier foyer de contamination hors de Chine.

Face au rythme de contagion, le président sud-coréen Moon Jae-in a proclamé dimanche l'état d'alerte maximale.

Dans le sud-est, Daegu, une cité de 2,5 millions d'habitants où ont été signalés un grand nombre de cas, prenait lundi des allures de ville morte. Seule une poignée de voyageurs, le visage recouvert d'un masque, entrait ou sortait de la gare de la quatrième ville du pays.

"Aucun passager n'arrive à Daegu", a commenté un chauffeur de taxi, disant attendre les clients pendant près d'une heure au lieu de 5 à 10 minutes en temps normal.

(Avec AFP)

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
Tags :

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.