Carburants : Les prix augmentent, les Marocains ont peu profité de la baisse

Sauf événement majeur ou de nouvelles périodes de confinement dans le monde à cause du Covid-19, la tendance des prix des hydrocarbure redevient haussière. Les prix à la pompe ont gagné jusqu'à 70 centime en un mois. Et une nouvelle hausse d'en moyenne 30 à 40 centimes est prévue au premier juillet. Analyse. 

Carburants : Les prix augmentent, les Marocains ont peu profité de la baisse

Le 19 juin 2020 à 18h00

Modifié 11 avril 2021 à 2h46

Sauf événement majeur ou de nouvelles périodes de confinement dans le monde à cause du Covid-19, la tendance des prix des hydrocarbure redevient haussière. Les prix à la pompe ont gagné jusqu'à 70 centime en un mois. Et une nouvelle hausse d'en moyenne 30 à 40 centimes est prévue au premier juillet. Analyse. 

Les prix à la pompe qui avaient enregistré un baisse considérable durant les mois de mars et avril, enregistrent un rebond depuis le mois mai. Le litre de gasoil frôle actuellement les 8 DH alors qu'il était proche de 7 DH il y a quelques semaines. 

"La reprise des activités économiques un peu partout dans le monde a eu un effet sur la demande. Les achats et les engagements futurs ont repris tirant les prix à la hausse. Le marché est en contango (courbe ascendante des prix, ndlr) comme attendu. Et cette tendance haussière était prévisible", nous explique une source du marché. 

Ainsi, entre la mi-mai à la mi-juin, les cours du gasoil raffiné ont augmenté de 130 dollars en moyenne. Le cours moyen du platts est passé de 230 dollars à 360 dollars la tonne, à en croire nos sources.

La barre des 8 DH sera franchie la prochaine quinzaine

"Les experts prévoient la poursuite de la tendance haussière jusqu'à ce que les cours reprennent leur niveaux d'avant crise à savoir dans les 600 dollars la tonne", commente notre source. "Il reste à savoir si cette reprise prendra des semaines ou des mois. En d'autres termes si nous atteindrons les niveaux de prix d'avant crise au cours de 2020 ou ceci s'étalera jusqu'en 2021", poursuit-elle. 

"Selon toute vraisemblance, la courbe de la hausse sera lisse car elle devra suivre la courbe de croissance des pays. Une croissance que les pays veulent progressive et en douceur", ajoute notre source. 

Sur la base de ces prévisions, les prix à la pompe connaîtront donc des hausses successives durant les prochaines quinzaines jusqu'à s'établir aux niveaux d'avant crise dépassant ainsi les 9,5 DH le litre de gasoil. 

Cela se fera progressivement. Le litre de gasoil est actuellement aux alentours de 7,90 DH. Il enregistrera une hausse lors de la prochaine quinzaine équivalente à 30 ou 40 centimes en moyenne, dépassant ainsi la barre des 8 DH. 

Le Maroc n'a pas profité de la baisse 

Cette reprise des prix qui a démarré la deuxième quinzaine de mai coïncide avec la reprise des activités économiques le 25 mai et le démarrage du déconfinement progressif dans certaines régions du Maroc le 10 juin. 

Ainsi, les Marocains reviennent petit à petit à la vie normale pour retrouver une autre réalité de marché. Ils n'auront finalement pas profité de la parenthèse de baisse car ils étaient en confinement. 

"Le consommateur Marocain qu'il soit client final ou client professionnel n'en a pas profité à cause du confinement et des restrictions lors de cette période. Même les clients professionnels n'avaient pas la visibilité et n'étaient pas assez avertis pour profiter de l'opportunité pour constituer des stocks", analyse notre expert. 

Même l'Etat n'a pas tiré avantage du contexte pour permettre au pays de reconstituer ses stocks stratégiques à un prix bas. L'intention est là à travers la décision d'utiliser les capacités de stockage de la Samir. Le processus est certes lancé via un contrat qui est en cours de finalisation entre le syndic de la Samir et l'Onhym permettant à ce dernier d'exploiter les capacités de stockage de la raffinerie, mais il prend trop de temps.

"Chaque jour de perdu est une marge perdue. Déjà nous avons perdu en moyenne 130 dollars par tonne en un mois", explique notre source. Il était encore temps d'agir, mais il faut le faire dans les plus brefs délais pour maximiser le gain, sinon cela n'aura plus aucun intérêt", commente notre source.  

Tout le monde n'est pas logé à la même enseigne

Qu'en est-il des opérateurs du secteur ? Ont-ils profité de ce contexte de baisse des prix pour constituer des stocks ? Selon notre source, il y a deux périodes distinctes à analyser et deux catégories d'opérateurs. 

Les prix ont chuté rapidement. Les opérateurs allaient subir des pertes durant les mois de mars et avril car ils ont baissé les prix à la pompe en sachant que le prix d'achat était plus élevé. "Ils ont été sauvés partiellement par le confinement. Il n'y a pas eu beaucoup de vente pendant cette période donc les pertes ont été minimisées". 

A ce moment se posait la question : faut-il continuer à s'approvisionner alors que la tendance des prix est baissière et la demande en berne ? Face à cette question, les opérateurs ont eu deux réponses différentes. 

Une catégorie d'opérateurs, la majorité, a réduit voir stoppé ses approvisionnements en hydrocarbures pendant la période de la baisse. "Ils disposaient déjà de stocks qui se dépréciaient. Ils avaient peur d'acheter de nouveaux stocks et que les prix continuent leur baisse surtout que la demande du marché était en forte baisse à cause du confinement", analyse notre source. 

Cette catégorie ne s'est pas approvisionnée et s'est contentée de gérer son stock en attendant des jours meilleurs. 

La seconde catégorie, une minorité dans le secteur, a maintenue ses approvisionnement malgré le contexte en espérant que la tendance des prix s'inversera. "Ces opérateurs n'ont pas constitué de surstock, ils ont juste maintenu leur approvisionnement malgré la baisse des ventes. Ils ont pris un risque qui s'avère payant avec le recul. Ils ont acheté à un prix bas et désormais la tendance est haussière donc ils gagnent de la marge", analyse notre expert.

La question est de savoir si ces derniers décideront-ils de rétrocéder une partie de ce gain aux consommateurs en n'impactant pas toute la hausse future. "Cela dépendra de leur politique commerciale. S'ils veulent gagner des parts de marché, ils pourront rétrocéder une partie de cette marge gagnée aux consommateurs et maintenir des prix bas au moins le temps que ces stocks soient écoulés.", analyse notre source. 

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