Elotmani alerté sur la gravité de la situation de la réanimation néonatale
Le président de la Société marocaine d'urgences et de réanimation néo-natale et pédiatrique alerte le Chef du gouvernement sur la gravité de la situation.
Elotmani alerté sur la gravité de la situation de la réanimation néonatale
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Rédaction Médias24
Le 8 octobre 2020 à 14h44
Modifié 10 avril 2021 à 22h56Le président de la Société marocaine d'urgences et de réanimation néo-natale et pédiatrique alerte le Chef du gouvernement sur la gravité de la situation.
Un chiffre donne une idée de la situation : sur les 650.000 naissances annuelles au Maroc, 40.000 à 50.000 nouveau-nés auront besoin de réanimation. Or, il n’y a que 300 places de réanimation néonatale et pédiatrique dans le royaume.
Parmi ces nouveau-nés nécessitant la réanimation, certains mourront, d’autres survivront dont beaucoup garderont des séquelles.
Le coût humain de cette situation n’a pas de prix évidemment. En en plus, il y a un coût matériel pour la collectivité, car les séquelles nécessitent des soins appropriés et coûteux.
Telle est la situation que décrit le Dr Hassan Afilal dans un courrier adressé au Chef du gouvernement, le Dr Saâdeddine Eltomani. Le Dr Afilal est président de la SMURNEP (Société marocaine d’urgences et de réanimation néo-natale et pédiatrique).
En quelque sorte, la réanimation est le pilier des hôpitaux et des soins, et pas seulement en période de Covid. Et la réanimation néonatale et pédiatrique en est une importante composante.
Contacté par nos soins, le Dr Afilal précise : “la réanimation n’est pas seulement affaire de matériel. Il faut des équipes entraînées et expérimentées“. Dans toutes les situations d’urgence, quel que soit le secteur, il faut des équipes ayant déjà acquis les automatismes. “Ce sont ces équipes qui donnent les meilleurs résultats“, ajoute notre interlocuteur.
Dr Afilal passe en revue la chaîne : il faut des réanimateurs, des infirmiers, du matériel….
Selon lui, le matériel coûte cher. Chaque poste de réanimation sophistiqué revient à 1 million de DH. Les appareils sont importés, ils ne sont pas fabriqués au Maroc.
Lorsqu’un nouvel appareil est lancé, il faut trouver une société au Maroc qui accepte de l’importer et de le faire enregistrer. Entre la fabrication de l’appareil, son importation, puis son enregistrement, il s’écoule… trois ans. Selon Dr Afilal, lorsque l’appareil est enfin opérationnel au Maroc, le fabricant sort en général une nouvelle version. Il estime légitime de demander une exonération des 20% de TVA sur le matériel médical (et de 7% sur les médicaments) ainsi qu'une accélération des procédures d'homologation.
Notre interlocuteur cite la pénibilité du travail, une évidence, et en face, son attractivité décroissante. Conséquence : la baisse qui semble inexorable du nombre de réanimateurs. Selon Dr Afilal, des réanimateurs préfèrent se diriger vers l’anesthésie en raison du faible soutien à leur discipline.
Le problème se pose en effet dans le secteur privé. L’élément décourageant est la faible rémunération. Le Dr Afilal pointe du doigt la tarification de référence : 1.500 DH par journée de réanimation alors que deux réanimateurs sont mobilisés, sans compter l’amortissement du matériel ou les médicaments. Il cite l’oxygène dont le prix de revient est de 1.200 DH par jour. Un accord signé en janvier avec le ministre de la Santé et portant le tarif journalier à 2.500 DH dans une première étape, n’est toujours pas appliqué.
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