La “fatigue du métal” suspectée dans l'avarie moteur d'un vol Boeing 777

La "fatigue du métal" est désormais la piste privilégiée par les autorités américaines pour expliquer l'incident spectaculaire survenu la semaine dernière sur un vol United Airlines aux Etats-Unis, qui a conduit à l'immobilisation d'une partie de la flotte mondiale de Boeing 777.

La “fatigue du métal” suspectée dans l'avarie moteur d'un vol Boeing 777

Le 24 février 2021 à 8h41

Modifié le 2 juin 2023 à 15h12

La "fatigue du métal" est désormais la piste privilégiée par les autorités américaines pour expliquer l'incident spectaculaire survenu la semaine dernière sur un vol United Airlines aux Etats-Unis, qui a conduit à l'immobilisation d'une partie de la flotte mondiale de Boeing 777.

Le régulateur américain en charge de l'aviation, la FAA, envisageait déjà d'imposer des inspections plus strictes des moteurs Pratt & Withney équipant cet avion avant la panne de moteur qui a mis brutalement fin samedi à un vol de la compagnie américaine United Airlines entre Denver (Colorado) et Honolulu (Hawaï), suite à une avarie similaire en décembre 2020 sur un appareil de Japan Airlines.

Après l'analyse d'éléments liés à cet événement au Japon, la FAA "était en train d'évaluer la nécessité d'ajuster les inspections" des pales des soufflantes des moteurs, selon un message transmis à l'AFP.

Le régulateur avait aussi procédé à l'examen d'environ 9.000 rapports d'inspection des pales après un autre incident impliquant le même type d'avion le 13 février 2018 sur un vol d'United Airlines entre San Francisco et Honolulu.

Ces informations surviennent après de premières conclusions du bureau américain en charge de la sécurité des transports, NTSB, sur l'incident de la semaine dernière au-dessus du Colorado (ouest).

"Un examen préliminaire sur place indique des dommages compatibles avec une fatigue du métal", a déclaré lundi soir Robert Sumwalt, le président du NTSB.

Le réacteur droit avait pris feu peu après le décollage et perdu son carénage. Pendant que l'avion regagnait l'aéroport, une pluie de débris, certains de grande taille, étaient tombés sur une zone résidentielle de la banlieue de Denver.

Personne n'a été blessé au sol et l'appareil a pu se poser sans encombre.

Examen préliminaire

On parle de fatigue d'un matériau quand celui-ci a été modifié au fil de ses utilisations dans le temps, ce qui peut entraîner des fissures et éventuellement une rupture de la structure.

M. Sumwalt a confirmé que deux des pales de la soufflante avaient été endommagées. L'une d'elle a été retrouvée sur un terrain de foot, l'autre est restée logée dans le moteur.

La FAA, qui avait dès dimanche soir ordonné des inspections supplémentaires sur les Boeing 777 motorisés par Pratt & Whitney, publiera une nouvelle consigne de navigabilité pour ces appareils une fois que ses experts en sécurité auront terminé d'examiner les données disponibles sur le vol.

Le régulateur américain, dont l'inaction avait été décriée dans la crise du 737 MAX, un autre avion de Boeing cloué au sol en mars 2019 après deux accidents rapprochés ayant fait 346 morts, se retrouve quelque peu sur la sellette. La presse américaine demande par exemple pourquoi il n'a pas agi comme il l'envisageait après l'incident de Japan Airlines de décembre.

L'incident de samedi a conduit à l'immobilisation de tous les Boeing 777 motorisés par Pratt & Whitney dans le monde, les 69 actuellement en service et les 59 en réserve.

Pratt & Withney a déclaré qu'il coopérait avec le NTSB et "continuera à travailler pour assurer l'exploitation sûre de la flotte".

Problème de maintenance?

Le Royaume-Uni a décidé lundi d'interdire son espace aérien aux Boeing 777 concernés. Et le ministère japonais des Transports a déclaré avoir ordonné des inspections plus strictes du moteur Pratt & Whitney après l'incident de Japan Airlines, dont le vol devait relier Tokyo à Naha, sur l'île d'Okinawa.

Les autorités néerlandaises ont par ailleurs annoncé lundi l'ouverture de deux enquêtes après la chute deux jours plus tôt de débris d'un avion cargo Boeing 747-400, qui ont blessé deux personnes dans le sud des Pays-Bas.

L'incident est un coup dur pour Boeing, qui se remet à peine des déboires du 737 MAX, autorisé récemment à voler de nouveau après près de deux ans d'interdiction.

Boeing est également, comme son rival Airbus, affecté par la pandémie de Covid-19 et ses conséquences catastrophiques sur le transport aérien international. Cette crise sanitaire a entraîné l'annulation de commandes de centaines d'appareils.

Le problème actuel "n'a rien de comparable" avec la crise du Boeing 737 MAX, a toutefois estimé Richard Aboulafia, un spécialiste de l'aéronautique pour Teal Group. "Après toutes ces années de service, il est improbable qu'il s'agisse d'un problème de conception du moteur", a-t-il dit, penchant plutôt un éventuel problème de maintenance.

(AFP)

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