Gestion de la ville d'Agadir : Le PJD et l'ancien maire Kabbage livrent leurs lectures

Pour son 5ème bilan de la gestion des communes du Maroc, Médias24 a invité le président sortant du conseil de la ville d’Agadir et son prédécesseur à livrer leurs analyses. Sans surprise, Salah El Melouki qui mène la majorité PJD depuis 2015 livre des résultats dithyrambiques alors que l’ancien maire USFP, Tarik Kabbage évoque un recul sur tous les dossiers.

Gestion de la ville d'Agadir : Le PJD et l'ancien maire Kabbage livrent leurs lectures

Le 22 mars 2021 à 16h02

Modifié 11 avril 2021 à 2h50

Pour son 5ème bilan de la gestion des communes du Maroc, Médias24 a invité le président sortant du conseil de la ville d’Agadir et son prédécesseur à livrer leurs analyses. Sans surprise, Salah El Melouki qui mène la majorité PJD depuis 2015 livre des résultats dithyrambiques alors que l’ancien maire USFP, Tarik Kabbage évoque un recul sur tous les dossiers.

Après avoir publié 4 articles consacrés a la gestion communale de RabatMarrakechTanger et Fès, Médias24 donne la parole au président sortant du conseil de la ville de Agadir, élu en 2015 sous les couleurs du PJD, avant de solliciter la lecture de celui qui a été durant 12 années maire socialiste de cette commune.

Un bilan précis sera bientôt remis aux élus et aux habitants

D’emblée, Salah El Melouki nous annonce qu’un bilan chiffré de son mandat sera mis à la disposition des habitants juste après une session extraordinaire du conseil de la ville qui se tiendra très bientôt.

« Ce bilan reposera sur trois aspects, à savoir moral pour mettre en avant les valeurs qui ont été à la base de notre travail, méthodologique, soit la méthode utilisée pour travailler et enfin financier.

« Transparence et reddition des comptes ont marqué notre mandat »

« Pour l’aspect moral, notre équipe a initié des relations de transparence et de reddition des comptes qui n’existaient pas auparavant avec les habitants.

« Côté méthodologique, tout a été codifié en 2016 dans un plan d’action qui s’est distingué par un suivi et un respect minutieux des procédures légales. Cette nouvelle manière de travail a été à l’origine de résultats très positifs notamment en matière fiscale.

« A ce propos, nous avons multiplié des dizaines de conférences de presse avec les médias et les citoyens pour leur présenter nos projets et les progrès de chaque chantier. Comme la création d’un guichet unique pour traiter en direct et sans attente les demandes d’ordre urbanistique.

Un budget communal en croissance qui a permis de rembourser d’anciennes dettes

« Du côté financier, notre budget communal est passé à notre arrivée de 480 millions de dirhams à 580 MDH à la fin de 2019. Ce qui fait de la commune d’Agadir une des villes du Maroc où la fiscalité est la mieux gérée.

« Cela nous a permis de rembourser de nombreuses dettes héritées de l’ancien conseil notamment avec le FEC (Fonds d’équipement communal).

« Ainsi, lors de la signature du plan de développement d’Agadir en présence de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, la cotisation de la commune a été de 1/3 du total, soit 165 MDH.

Dix kilomètres de nouvelles voiries et des milliers d’éclairages rénovés

« Depuis 2015, plus de 10 kilomètres de routes ont été complètement rénovés puis goudronnés à l’intérieur de la ville qui est plus propre qu’avant après la réfection de ses chaussées et trottoirs.

« Idem pour les milliers de points d’éclairage public qui ont été refaits à neuf dans les quartiers et les boulevards de Wifak, Haj Lahbib, Ouazzani, 18 février, Bekkai, Oued Ziz, 2 mars, avenue royale …

Dix nouveaux équipements communaux et des centres sociaux rénovés

« La commune a également investi 18 milliards de centimes dans Souk El Had qui va devenir un haut-lieu de la ville avec de nombreuses retombées touristiques nationales et étrangères.

« Depuis six ans, ce sont plus d’une dizaine d’équipements communaux à vocation associative qui ont vu le jour grâce à notre équipe comme des centres de mécénat destinés aux femmes, aux enfants …

« La commune a rénové plusieurs centres culturels et aires de jeux mais a aussi créé un bureau médical avec un gros budget sans parler de la création d’un guichet unique pour des pièces administratives », ajoute El Malouki qui pense qu’Agadir a encore besoin de son équipe pour les années à venir.

Optimiste sur sa réélection malgré les freins électoraux mis en place

A la dernière question portant sur les chances de réélection de la majorité PJD, le président sortant juge anti-démocratique le changement de mode de calcul du quotient électoral qui va faire perdre de nombreux sièges à son parti aux élections législatives.

Optimiste sur une victoire de son parti au scrutin communal, il regrette la suppression du seuil électoral qui ne manquera pas de balkaniser les communes sans majorité claire pour les administrer.

« Tous les chantiers de l’ancienne équipe ont été abandonnés »

Interrogé à son tour sur le bilan de l’équipe qui lui a succédé, l’ancien maire Tarik Kabbage nous déclare, dans un grand éclat de rire, que rien n’a été fait depuis sa défaite au dernier scrutin communal.

« Nous avons laissé beaucoup de chantiers en cours de réalisation ou presque terminés qui n’ont toujours pas abouti.

« La circulation est encore plus saturée qu’en 2015 »

« Ainsi, nous avions réalisé un plan de gestion des déplacements urbains qui devait résoudre la saturation de la circulation avec plusieurs nouvelles voies intercommunales et le dédoublement d’un certain nombre d’axes routiers qui sont en surcharge totale.

« Rien de tout cela n’a été réalisé et même la nouvelle trémie qui devait désengorger la circulation plus que saturée n’a toujours pas été construite.

« Une avenue élargie alors qu’elle n’en a pas besoin »

« Au lieu de quoi, l’équipe communale a lancé des travaux dans des axes routiers qui n’en avaient pas besoin comme l’avenue Mohammed V qui dispose de deux voies fois deux.

« Pour en faire une six voies, le nouveau conseil a supprimé le terre-plein central ce qui ne manquera pas de mettre en danger les piétons qui veulent traverser.

Des lampadaires tout récents mis au rebut

« Non seulement, il a lancé des travaux dans des voies en bon état ce qui est une véritable aberration mais il est en train de remplacer tous les lampadaires de la ville alors que les anciens étaient récents avec une durée de vie de 30 années.

« C’est une véritable politique de gaspillage que de retirer ces poteaux qui ont à peine 8 années et qui peuvent encore servir au moins 20 années alors qu’ils faisaient partie de l’identité visuelle de la ville.

"Les superficies d’espaces verts ont baissé faute d’irrigation"

« Sur les questions de mobilité, la commune a préféré engager des bureaux d’études très chers, alors qu’elle aurait pu poursuivre la collaboration gratuite avec la ville de Nantes et avec les Iles Canaries.

« En termes d’espaces verts, rien n’a été réalisé et les superficies ont même diminué depuis 2015. Ainsi, les milliers d’arbres que nous avions plantés sont en train de mourir faute d’irrigation et d’entretien.

« C’est donc un énorme gâchis qui s’explique, selon moi, par une profonde incompétence d’une équipe qui préfère dépenser un argent fou sur des chantiers qui ne sont pas prioritaires », juge l’ancien maire en citant un recul sur certains dossiers comme la pollution de la plage d’Agadir qui n’existait pas avant.

"Le recul du taux de participation bénéficiera au PJD"

Sur les chances de réélection de l’équipe actuelle, Kabbage n’exclut pas son retour en arguant qu’il n’y a actuellement aucune alternative crédible au parti de la lampe.

« Sachant que le taux de participation va certainement encore baisser à cause de l’écœurement des habitants, le PJD a malheureusement de fortes chances de rempiler pour un nouveau mandat, conclut l’ancien 1er édile en excluant pour l’instant toute possibilité de retour à la vie politique ...

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