Les grèves des enseignants impacteront l'achèvement du programme scolaire

Les grèves de différentes catégories d’enseignants, qui se poursuivent depuis environ six mois, vont impacter l'achèvement du programme scolaire. Indignés, les parents d’élèves appellent à l'intervention du ministère.

Les grèves des enseignants impacteront l'achèvement du programme scolaire

Le 7 avril 2021 à 15h30

Modifié 11 avril 2021 à 2h51

Les grèves de différentes catégories d’enseignants, qui se poursuivent depuis environ six mois, vont impacter l'achèvement du programme scolaire. Indignés, les parents d’élèves appellent à l'intervention du ministère.

Différentes catégories d’enseignants, dont les dossiers revendicatifs bloquent toujours, "enchaînent depuis le 5 octobre 2020 les mouvements de protestation et les grèves notamment, pour dénoncer l’absence de dialogue avec la tutelle depuis le 25 février 2019", apprend Médias24 auprès d’un syndicaliste.

"Un impact certain sur les élèves"

"Ces manifestations se sont intensifiées depuis début mars 2021", d’après notre source, "leurs revendications n’ayant pas été prises en compte".

Le taux de participation à ces grèves est généralement très élevé, affirme notre interlocuteur. "Pour celle organisée ce lundi 5 avril par exemple, il a dépassé les 90%, toutes catégories confondues", nous confie-t-il, regrettant toutefois "un impact certain sur les élèves".

"Avant d’intensifier les grèves en mars, nous privilégions d’autres formes de protestation, telles que les manifestations lors des vacances, ou le port du brassard rouge pour exprimer notre mécontentement, le but étant justement d’éviter d'impacter les élèves. Mais il faut dire qu’on n’a plus le choix". Ainsi, depuis mars, les grèves ont lieu durant les semaines de scolarisation, "ce qui impactera forcément l’achèvement du programme scolaire", alors que les enseignants accusent déjà un grand retard à cause de la pandémie.

"Nous avons un programme à suivre. C’est-à-dire, un nombre de leçons à enseigner par mois. Les grèves perturbent cette organisation", ce qui les empêchera de terminer le programme à temps".

Un constat confirmé par le ministère de l'Education nationale et le corps enseignant

Ce constat nous a également été confirmé par le ministère de l’Education nationale. L’impact sur l’achèvement du programme scolaire "est certain, si les enseignants n’organisent pas d'heures supplémentaires pour des rattrapages", nous a confié une source au sein du ministère.

En temps normal, "c’est ce que font les enseignants qui mènent des grèves", mais aucune décision n'a été prise dans ce sens, à l'heure de la mise en ligne de cet article. 

Joint par Médias24, un professeur de SVT dans un lycée de Khémisset, qui déplore cette situation, estime que celle-ci aura deux impacts importants sur les élèves. "Le premier est un impact négatif sur les résultats des étudiants", dont le niveau est déjà assez bas cette année, en raison de l’enseignement hybride mis en place dans la majorité des établissements publics pour éviter la contamination par le Covid-19.

"Le second est relatif au programme scolaireque les enseignants peineront à compléter. Peut-être qu'ils s'efforceront de l'achever pour les niveaux certifiants, afin de permettre aux élèves de passer les examens finaux, mais pas de la manière adéquate", qui assurera une bonne assimilation des cours. "Pour les autres niveaux, le programme ne sera certainement pas achevé".

Indignation des parents d’élèves

Cette situation suscite la colère des parents d’élèves, qui appellent le ministère à prendre les mesures nécessaires pour y mettre fin. 

"Ces grèves impactent grandement et négativement le déroulement de l’année scolaire. Les problèmes de ces différentes catégories doivent être réglés de manière définitive par le ministère de l’Education nationale", souligne Ali Fennach, vice-président de la Fédération nationale des associations des parents d’élèves (FNAPEM), chargé de la communication,.

"Peut-être que l’impact n’est pas très visible en milieu urbain, mais les élèves les plus impactés par ces grèves sont ceux du milieu rural, où enseigne la majorité des enseignants grévistes".

M. Fennach, qui nous rappelle les inquiétudes exprimées il y a quelques mois quant à l’achèvement du programme scolaire, craint "l'année blanche". Il nous assure ainsi que "la majorité des enseignants sont à peine à 50% du programme scolaire"

"Nous ne sommes pas contre les grèves, ni contre les enseignants, mais on demande l’intervention urgente du ministère, pour mettre fin à cette situation, dont nos élèves paient le prix".

Même son de cloche auprès du président de la FNAPEM. Mohamed Berrazouk estime également que "la situation actuelle est pénible. L’année scolaire en cours est assez spéciale. L’étudiant suit la moitié des cours à la maison. Si même l’autre moitié, censée être suivie à l’école, ne se déroule pas convenablement, cela pose problème. L’élève se retrouve donc dans une situation délicate". 

"Si le corps enseignant est dans une situation légale et juste, le ministère doit donc trouver une solution définitive à ces grèves. Dans le cas contraire, il faut qu’il fasse le nécessaire".

M. Berrazouk nous a également confié qu'aucune décision n'a encore été prise concernant les examens de fin d'année, notamment pour les niveaux certifiants, ce qui inquiète encore plus les parents d'élèves. A ce sujet, le ministère de l'Education nationale nous a assuré qu'une décision sera prochainement annoncée. Rappelons que l'année passée, les sujets d'examens n'ont porté que sur les programmes qui ont fait l'objet de cours présentiels.  

Plus de 107.000 enseignants concernés

Outre les enseignants du primaire et du collégial, exclus de la promotion hors échelle, les enseignants de la "cellule 10", casés à l’échelle 10, sans indemnités sur leur ancienneté, les professeurs agrégés, techniciens administratifs et institutrices du préscolaire, qui réclament tous une intégration dans le statut fondamental du ministère, les trois catégories les plus représentatives, selon notre syndicaliste, sont :

- Les titulaires de diplômes d’études supérieures, qui demandent la promotion sur la base de diplômes et la révision de leur statut, et qui sont au nombre de 5.000 enseignants, promus depuis 2016 ;

- Les enseignants des académies régionales, qui réclament leur intégration au statut fondamental du ministère de l’Education nationale, et qui sont au nombre de 102.000 enseignants, recrutés depuis 2015 ;

- Les directeurs des établissements d’enseignement public, qui demandent également la révision de leur statut, et qui sont au nombre de 11.000.

 

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