Accélérer l’acquisition des compétences numériques pour saisir les opportunités offertes par les métiers émergents de la transformation numérique

Le 24 mai 2021 à 8h55

"L’Afrique est en passe de devenir un laboratoire du monde numérique. Le digital est en train de changer le visage de notre continent, porté par une jeunesse inventive, créative et audacieuse," déclare Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors du Discours royal au Sommet extraordinaire de l’Union africaine sur la zone continentale de libre-échange, le 22 mars 2018. Conscient de l’importance de cette expansion numérique du continent et propulsé par la vision royale, le Maroc a choisi de déployer une stratégie numérique aussi bien au niveau du secteur public qu’au niveau du secteur privé.

En février 2019, le Maroc a obtenu de la Banque Mondiale un prêt de 562 millions d’euros pour soutenir la transformation digitale de l’économie. Ce soutien s’inscrit dans le cadre d’une perspective visant à exploiter le potentiel des technologies numériques pour renforcer l’esprit d’entreprise, la productivité et les initiatives d’e-gouvernement afin de favoriser l’innovation et le développement global.

Le digital s’affirme  comme un pilier important de l’accélération socio-économique, il permet un déploiement rapide et une large couverture. En témoigne la performance réalisée grâce à l’usage du digital pour mener certaines actions sociétales primordiales pendant la période de la crise Covid.

Cette transformation digitale qui apporte de l’innovation quasiment à tous les secteurs d’activité, s’accompagne cependant de plusieurs défis à relever à différents niveaux. On peut citer d’abord le défi de la gouvernance, il est important d’aligner les visions et de coordonner les efforts et les actions des différentes parties prenantes. Ensuite, le défi lié à la nécessité de faire évoluer le cadre juridique et réglementaire pour accompagner et encadrer cette transition ou encore le défi lié à l’adéquation de la demande à l’offre au niveau du marché du travail.

Sur ce dernier volet, le directeur de l’Unesco-ICHEI (International Center for Higher Education Innovation), professeur LI Ming précise que si le taux de chômage est élevé dans de nombreux pays africains, c’est en partie imputable aux faibles compétences numériques des jeunes.

De même, Le rapport de la task-force UE-UA sur l’économie numérique de 2019 précise que d’ici 2045, la population africaine des 15-24 ans atteindra 400 millions de personnes. L’on estime que 15 à 20 millions de jeunes de plus en plus instruits devraient rejoindre la population active africaine chaque année pendant les trois prochaines décennies. Cependant, les entreprises de toutes tailles en Afrique peinent à trouver une main-d’œuvre qualifiée. Les employeurs africains considèrent à cet effet que le manque de compétences est un obstacle majeur à leur compétitivité dans l’économie mondiale.

Le Maroc, avec son dynamisme économique remarquable sur le continent, n’est pas exclu de ce défi qui concerne le manque de ressources qualifiées pour les emplois digitaux. S’appuyer sur une solide base de talents numériques et identifier les compétences essentielles digitales de demain afin de réduire l’écart entre les exigences du marché et les compétences disponibles devient une urgence. Cela passe par l’accélération de l’acquisition de ces nouvelles compétences. Le système éducatif marocain se voit attribuer une mission en renouveau: Accélérer l’acquisition des compétences numériques pour permettre aux jeunes et moins jeunes de saisir les opportunités offertes par les métiers émergents de la transformation digitale.

Selon le Forum économique mondial, la nouvelle division du travail entre les humains, les machines et les algorithmes pourrait générer au moins 133 millions de nouveaux métiers d’ici 2022. Or, il faut s’attendre à une grave pénurie de talents digitaux, d’après une étude de Gartner en 2020 qui stipule que 30% des emplois numériques seront vacants en raison de la pénurie de talents numériques.

Pour Hassan Filali, président directeur général d’Honoris United Universities Morocco, "le déficit des compétences numériques est, sans aucun doute, un défi majeur du XXIe siècle. Il constitue cependant une opportunité sans précédent pour améliorer l’employabilité des talents et accélérer l’ascension économique et sociale. Le système éducatif se doit d’être catalyseur de cette accélération !"

Le questionnement des modèles éducatifs pour accompagner cette vague de fond mène à s’interroger également sur les compétences clés à développer pour assurer les emplois à dominance numérique.

Au premier rang, on retrouve la programmation informatique qui constitue, à côté de l’enseignement des langues et des soft skills, la porte d’accès vers une carrière évolutive et durable. Maîtriser les rudiments de la programmation informatique permet d’accéder à un savoir technique qui, lorsqu’-il est bien positionné sur la chaîne de valeur des métiers numériques, permet aux talents de saisir les avantages économiques de la transformation digitale sur la durée. Suivre le rythme de l’évolution technologique par la suite n’est qu’une question de mise à jour des connaissances de base déjà acquises.

Parmi les compétences numériques qui permettent de se positionner sur les métiers à forte valeur ajoutée, on retrouve à juste titre le "coding" une compétence aussi vieille que l’informatique elle-même dont la vulgarisation a permis de faire son entrée récente aux catalogues des compétences techniques essentielles qu’il faut désormais cocher.

Le "coding ", une compétence numérique essentielle pour se positionner sur la chaîne de valeur des métiers du numérique.

Partout dans le monde, les entreprises sont à la recherche de personnes ayant de bonnes connaissances en codage informatique avec des demandes très variées : améliorer la qualité d’un site site Web, développer une application Mobile, créer une interface métier, résoudre des problèmes de cyber sécurité, etc. La programmation est donc un tournant incontestable à prendre dans sa carrière.

Le coding n’est pas une activité compliquée; bien au contraire cette discipline pourrait être enseignée à tous les étudiants dès leur plus jeune âge.

Les nouveaux modes d’éducations, plus flexibles et accessibles via les plateformes digitales permettent aussi d’envisager à tout moment d’une carrière professionnelle, de se mettre à jour ou de préparer une reconversion professionnelle en accédant à des formations de qualité mondiale.

Cette activité n’est pas uniquement réservée qu’à une poignée de geeks ou aux étudiants les plus brillants de grandes écoles spécialisées. L’accès à la programmation n’a jamais été aussi facile, des milliers de sites web consacrés à cet art sont en ligne. Ténacité, curiosité intellectuelle, goût de défi, analyse et synthèse sont les principales qualités développées par la pratique de la programmation.

La transformation digitale est un train à grande vitesse qui passe et remet en cause les paradigmes classiques de l’emploi et de l’éducation, apporte un vent de renouveau et requiert ouverture, adaptation et vitesse d’action.

N’attendez donc pas pour investir ... la bonne voie !

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Le 24 mai 2021

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