Des startups au secours de l'écotourisme au Maroc

Lors d’une rencontre organisée par l’incubateur Bidaya, plusieurs startup sont présenté leurs services pour faire connaître l'écotourisme. Encore peu connu au Maroc, le tourisme responsable fait partie des opportunités inhérentes à un secteur qui se contente de privilégier le tourisme de masse.

Des startups au secours de l'écotourisme au Maroc

Le 12 février 2019 à 15h53

Modifié 11 avril 2021 à 2h39

Lors d’une rencontre organisée par l’incubateur Bidaya, plusieurs startup sont présenté leurs services pour faire connaître l'écotourisme. Encore peu connu au Maroc, le tourisme responsable fait partie des opportunités inhérentes à un secteur qui se contente de privilégier le tourisme de masse.

A l’occasion d’un meet-up organisé par Bidaya, incubateur Social Green Tech du Maroc affilié au réseau international Groupe SOS Pulse, plusieurs startups ont donné leur vision de l’écotourisme qu’elles ont présenté comme un marché d’avenir méconnu et encore inexploité malgré les belles déclarations d’intention.

Avec plus de 12 millions de touristes reçus en 2018, le Maroc ambitionne de capter à l’avenir des réservoirs supplémentaires de visiteurs qui diffèrent de ceux issus du tourisme de masse ou de luxe.

Contacté par Médias24, un expert faisant interface entre les décideurs publics et les opérateurs privés nous confirme que l’écotourisme basé sur la découverte de la nature dans le respect de l’environnement et de la culture locale, présente des opportunités énormes au Maroc.

Malgré plusieurs chartes, l’écotourisme n’est pas une priorité des autorités

« Que ce soit dans le cadre de séjours chez l’habitant à la campagne ou à la montagne (gîtes …), les petites structures d’écotourisme peuvent offrir des emplois à des jeunes.

« Avec les moyens de communication numérique dont la jeunesse peut se prévaloir, il y a des possibilités de toucher une nouvelle clientèle désireuse de sortir des sentiers battus des hôtels 3, 4 ou 5 étoiles.

« Ce segment d’activité touristique est en effet en totale cohérence avec les nouvelles tendances de la demande-clientèle qui réclame de plus en plus de l’immersion dans la société visitée.

« De plus, c’est une belle opportunité pour motiver les jeunes et les impliquer dans des projets qu’ils peuvent maîtriser à la campagne ou à la montagne moyennant peu d’argent.

« A partir d’une simple plateforme numérique, ils peuvent commercialiser une offre en mutualisant leurs efforts pour toucher la clientèle visée. Une démarche aisée sachant qu’avec un simple contenu sur les réseaux sociaux, plus besoin de campagnes publicitaires onéreuses et pas toujours efficaces.

« Il faut cependant reconnaître que malgré la forte demande et les nombreuses chartes publiques signées depuis des années avec des villes ou des opérateurs, nous n’avons aucune quantification des actions menées ou visibilité avec des objectifs clairement définis.

« De plus, quand vous voyez le manque d’hygiène avec des ordures qui s’amoncellent dans certaines villes touristiques, le tourisme durable n’est clairement pas encore une priorité », regrette notre interlocuteur qui ajoute que l’écotourisme est un complément qui s’inscrit pourtant dans les objectifs du développement durable de la vision 2020.

Verbatim de startupeurs sur leurs projets écotouristiques

Lors de la rencontre initiée par l’incubateur de microentreprises, sa directrice a invité le collectif « We Speak Citizen » et les startups « Ecodôme », « Diyafa Trip » et « Elle voyage seule » qui ont présenté l’Écotourisme comme une opportunité à transformer en modèle de voyage au Maroc.

Durant ce dixième meet-up, chacun des intervenants a apporté sa vision de l’Écotourisme, et partagé avec les participants la manière dont il œuvre pour développer cet écosystème encore embryonnaire.

Pour Youness Ouazri, fondateur de la startup « Écodôme » qui fabrique des infrastructures touristiques écologiques, «le tourisme doit être responsable et durable et l’écotourisme ne peut être envisagé sans infrastructure écologique et responsable. L’écodôme a donc été construit avec des techniques et matériaux locaux pour se fondre dans le paysage et le respect de la nature et des habitants ».

Hiba Sedouane, fondatrice de la startup « Diyafa », startup organisatrice de voyages alternatifs dans les zones rurales au Maroc a abordé l’écotourisme sous le prisme d’une rencontre avec le monde rural :

« Le Maroc concentre un tourisme essentiellement citadin centré sur les villes d’Agadir et Marrakech. Notre projet souhaite amener les voyageurs à rencontrer un Maroc authentique des populations rurales. Au plus près de la nature et des habitants pour initier un échange culturel bénéficiant aux populations locales ainsi qu’aux touristes. »

Ibtissam Sakhi, fondatrice de la startup « Elle voyage seule », magazine féminin destiné aux femmes désirant voyager seules en Afrique et au Moyen Orient, a partagé son expérience dans l’accompagnement du voyage au féminin :

« Pour proposer une offre conforme aux attentes des voyageuses en solo, il est important d'analyser leurs motivations pour comprendre ce qu'elles vivent et ce qu'elles recherchent. D'où l'idée de la plateforme Elle Voyage Seule qui met en scène leurs expériences, leurs besoins (transports, balisages, lieux sécurisés où camper seules) et aussi leurs insatisfactions (manque d'informations)»

Quant à Loubna Mouna, directrice de l’association « We speak citizen », collectif national d'experts ayant pour vocation d'accompagner les associations locales dans la conception et le développement de projets à dimension sociale, environnementale, économiquement durables, elle présente l’écotourisme comme un voyage en toute conscience.

« Aller dans des établissements tenus par des locaux, consommer local et terroir, se déplacer vert. Conscience surtout de notre posture et de notre impact sur la population chez qui on s’invite. Beaucoup de touristes dans un acte se voulant généreux vont distribuer des stylos, cahiers ou bien encore des conseils oubliant que, par cette posture, ils placent leurs hôtes dans une position inférieure, une posture de mendicité et bien que le "don" peut s’avérer utile sur le coup, il a un effet pervers et destructeur sur l’image qu’a cette population d’elle-même. »

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