Verbatim. La stratégie du RNI pour jouer les premiers rôles en 2021

En marge des réunions du RNI à Agadir les 20 et 21 septembre, Médias24 a interrogé un proche d' Akhannouch sur le positionnement et l’avenir d’un parti qui malgré sa position de challenger et un déficit d’image auprès du public sera, selon lui, en mesure de constituer une alternative au PJD aux scrutins de 2021.

Verbatim. La stratégie du RNI pour jouer les premiers rôles en 2021

Le 24 septembre 2019 à 16h34

Modifié 11 avril 2021 à 2h43

En marge des réunions du RNI à Agadir les 20 et 21 septembre, Médias24 a interrogé un proche d' Akhannouch sur le positionnement et l’avenir d’un parti qui malgré sa position de challenger et un déficit d’image auprès du public sera, selon lui, en mesure de constituer une alternative au PJD aux scrutins de 2021.

Lors d’une rencontre informelle avec quelques journalistes, un membre de la garde rapprochée de Akhanouch s’est fait son porte-parole pour parler des militants du parti, des relations avec le PAM, des ambitions électorales du RNI, de sa position sur les libertés individuelles, de sa volonté de diriger le ministère de la santé, de sa fusion avec l’UC, de son projet de société et de ses espoirs pour 2021.

La jeunesse, une priorité électorale

Manifestement heureux d’accueillir autant de jeunes à la 3ème édition de l’université d’été de la jeunesse du RNI, notre interlocuteur s’est félicité du nombre croissant chaque année des participants (3.500 en 2017, 4.000 en 2018, 5.600 en 2019 et la volonté d’arriver à 10.000 à la prochaine édition).

"C’est une bonne nouvelle car une bonne partie d’entre eux finissent par prendre leur carte du parti.

"Au regard des nombreuses adhésions, la création de la Chabiba a été une bonne chose car près d’un tiers des encartés du parti sont des jeunes qui n’ont jamais fait de politique (32.000 sur un total de 120.000).

"Sachant que nous tablons sur au moins 400.000 adhérents à l’horizon 2021, le recrutement ne fait que commencer", avance très optimiste, le membre du bureau politIque qui compte également convaincre les abstentionnistes et les électeurs d'autres partis dont notamment le PAM.

Reprendre au PAM les électeurs captés par lui en 2016

A la question de Médias24 pour savoir si son parti espérait profiter de la crise interne du PAM pour récupérer une partie de ses électeurs, notre source se défend, avec un grand sourire, en arguant que la plupart des nouveaux militants du RNI sont des jeunes sans aucun passé partisan.

"Pour l’instant, nous ne leur avons rien pris mais dans un passé pas si lointain (scrutin législatif de 2016), ce parti ne s’est pas gêné pour piocher une partie de nos électeurs.

"A partir de là, il y a une dette qu’il faudra bien solder un jour au moins pour l’électorat que nous avons perdu", espère ce dirigeant d’une grande région qui espère, entre les lignes, rendre la pareille au PAM en récupérant les électeurs captés indûment par ce parti créé en 2009.

Premier ou au moins deuxième du podium en 2021

Relancé par un confrère sur des déclarations très optimistes du président Akhannouch en janvier 2019, prédisant une victoire du RNI en 2021, son lieutenant précise que ses paroles ont été mal interprétées.

"Notre président n’a jamais parlé de gagner les élections mais plutôt de positionner le RNI pour être parmi les premiers et donc pouvoir jouer un rôle important.

"Bien évidemment, c’est un challenge mais qui reste possible car si le RNI a rassemblé 400.000 voix en 2016, notre parti a déjà réuni 800.000 électeurs dans le passé avant la création du PAM.

"Si on veut jouer un rôle important, nous nous devons donc de nous fixer des objectifs ambitieux avant les résultats qui seront au rendez-vous ou pas.

"Quoi qu’il advienne, nous nous positionnons pour jouer un rôle important, peut-être pas le premier mais au moins une place de leader.

"Pour cela, le RNI se donne les moyens et l’engagement nécessaires pour réaliser ses ambitions. C’est légitime car sans ambition, personne ne peut avancer et encore moins un parti qui aspire à gouverner", justifie notre source.

En attendant d’élaborer une offre sur les libertés individuelles, le RNI temporise

Concernant la position du RNI sur les libertés individuelles mises à mal par l’arrestation de la journaliste Hajar Raissouni, il révèle que cette problématique a été abordée à la réunion du bureau politique.

"Nous ne voulons pas nous prononcer sur l’affaire en justice mais notre position est très claire car nous sommes pour le renforcement des libertés individuelles.

"De quelle manière et comment? nous allons nous y atteler pour présenter une offre claire qui sera convaincante pour l’opinion publique.

"Actuellement, nous sommes en phase de discussion pour mettre en avant des arguments contre certaines lois liberticides.

"A l’instar de notre combat qui a permis de concrétiser la loi sur l’Amazigh et la loi-cadre pour les langues étrangères, le RNI réfléchit à l’offre nécessaire à apporter et se prononcera donc bientôt sur sa vision des libertés individuelles", temporise notre interlocuteur.

Pourquoi le RNI lorgne sur le département difficile de la Santé ?

Sur les prétentions assumées du RNI d’occuper le maroquin de la Santé, il explique que la volonté du parti est de mouiller la chemise pour être en phase avec les énormes attentes de la population.

"Que ce soit à l’occasion du remaniement imminent ou en 2021, nous ne pouvons pas nous dérober à nos responsabilités.

"Notre parti veut consacrer à ce département ses meilleurs cadres et engager les moyens financiers nécessaires pour mettre la santé au niveau des attentes populaires", s’engage ce dirigeant qui affirme que le RNI montrera de quoi il est capable même "en 18 mois" (septembre 2019 à 2021)

Plus de fusion en vue avec l’UC

Questionné par notre rédaction, sur la question mainte fois évoquée avant 2017 d’une possible fusion entre son parti et l’Union Constitutionnelle, notre interlocuteur parle d’histoire ancienne.

"Ce n’est plus du tout d’actualité. Au départ, nous voulions mener à bien et à terme un projet commun mais cela n’a pas fonctionné car ce parti a d’autres ambitions qui ne sont pas les nôtres", précise notre dirigeant qui laisse poindre une certaine déception vis-à-vis de son ex-partenaire.

En conclusion, Médias24 lui a demandé de préciser son projet de société et de résumer en quelques mots, la raison pour laquelle le choix en 2021 du RNI serait préférable aux autres partis politiques.

Chantre du combat contre l’injustice sociale

"Bien que notre président vienne du monde de l’entreprise, le parti de la colombe est un parti social-démocrate qui travaille pour que tous les Marocains aient les mêmes chances de réussite.

"Nous disposons d’experts compétents capables d’apporter les réformes nécessaires pour que votre vie change, pour que votre fils trouve du travail, pour que votre père soit soigné dans de bonnes conditions sans avoir à donner 50 dirhams à un chaouch pour être bien guidé, et aussi pour que vous n’ayez plus à payer au moins 1.500 DH/mois pour que votre enfant étudie dans de bonnes conditions.

"En effet, notre priorité absolue est d’abord de mettre fin à l’injustice sociale après quoi nous pourrons élargir le spectre en nous attaquant aux autres problèmes des Marocains.

"La différence avec les autres formations politiques est que notre parti regorge de spécialistes qui ont la capacité d’apporter des solutions rapides aux maux de la société marocaine", conclut notre interlocuteur qui malgré sa position de challenger se veut optimiste sur l’issue du combat électoral en 2021 même si après 10 années aux affaires, le PJD est toujours donné favori des futurs scrutins.

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