Au moins 5.000 migrants sont entrés à Sebta lundi et le flot s'est poursuivi dans la nuit

(AFP)

Le 18 mai 2021

Un flot de migrants, pour la plupart marocains, a continué de rallier l'enclave Sebta dans la nuit de lundi à mardi, se joignant à la marée humaine qui a franchi la frontière sans entrave depuis l'aube, écrit l'AFP.

Lundi, les autorités espagnoles ont enregistré au moins 5.000 franchissements illégaux de frontière en provenance du Maroc, dont 1.000 à 1.500 se sont déclarés mineurs, ce qui signifie qu'ils ne peuvent être expulsés selon la loi espagnole. Un "record" selon le dernier bilan de la préfecture de Sebta.

Côté marocain, des centaines d'hommes et femmes de tous âges, beaucoup de jeunes et des mineurs, ont afflué pour tenter leur chance au niveau du poste-frontière de Fnideq (nord), surveillé par une poignée de policiers marocains, selon l'AFP.

Les candidats à l'émigration, hommes et des femmes de tout âge, certains très jeunes, descendaient par dizaines vers la plage par un sentier, avant de courir vers la ville de Sebta, le long de la mer, sous les yeux des forces auxiliaires marocaines qui les regardaient sans intervenir.

"J’ai appris par Facebook qu’il était possible de passer, j’ai pris un taxi avec une amie car je n’arrive plus à nourrir ma famille": c'est l'explication fournie par Ouarda, 26 ans, une mère deux enfants divorcée et au chômage, citée par l'agence française de presse.

"Je n’ai pas peur : ou je meurs ou je passe", lance la jeune femme venue de la ville voisine de Tétouan. La délégation du gouvernement à Sebta annonce la mort dans la journée de lundi, d'un homme qui s'est noyé en tentant de rallier l'enclave par la mer.

Certains ont aussi essayé de passer par la montagne qui surplombe la plage. "On nous a empêché de passer, mais je vais réessayer", confie un chômeur marocain de 26 ans.

Des vidéos postées sur les réseaux sociaux montrent de jeunes migrants, en maillot de bain ou tout habillés, débarquant sur les plages de rochers. Certains passent sous le regard des forces de l'ordre marocaines, qui ne réagissent pas dans un premier temps puis finissent par repousser la foule de curieux.

- Accrochés à l'arrière des camions -

Depuis la petite ville d’Asilah, à une centaine de kilomètres plus au sud, l'AFP a vu des groupes de jeunes piétons marocains ou subsahariens marcher vers le nord sur les bas-côtés de l’autoroute. Certains s’accrochaient à l’arrière des camions, comme le font traditionnellement ceux qui tentent de passer clandestinement la frontière.

Les arrivées illégales vers le territoire espagnol situé au nord du Maghreb ont commencé lundi dès les premières lueurs du jour, a indiqué un porte-parole de la préfecture de Sebta à l'AFP. A l'aube, ils n'étaient encore qu'une centaine, mais au fil des heures, le flot n'a cessé de gonfler, certains arrivant à pied par la plage, d'autres par la mer, avec parfois des bouées gonflables ou des canots pneumatiques.

Interrogée sur leur hébergement, la préfecture, confrontée à une situation sans précédent, a précisé qu'un accueil était prévu dans des hangars sur la plage d'El Tarajal.

Le ministère espagnol de l'Intérieur a annoncé lundi soir dans un communiqué le "renforcement immédiat des effectifs de la garde civile et de la police nationale dans la zone" avec 200 agents supplémentaires.

Rappelant que "les autorités espagnoles et marocaines ont conclu récemment un accord concernant le retour vers leur pays des citoyens marocains qui arrivent à la nage" à Sebta, le document assure que "les contacts avec les autorités marocaines ont été maintenus" de façon "permanente". Selon des médias espagnols, le ministère espagnol de l'Intérieur est en contact permanent avec les autorités marocaines, pour appliquer les accords de rapatriement.

Pour Mohamed Benaïssa, président de l'Observatoire du nord pour les droits de l'Homme basé à Fnideq, cette nouvelle vague de migrations concerne avant tout "des mineurs, mais également des familles, tous marocains".

Pour lui, cette vague "pourrait être en lien avec la crise diplomatique entre le Maroc et l'Espagne". (Avec AFP)

>> lire également: 3.000 migrants sont arrivés à Sebta à partir du Maroc (médias espagnols)

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Le 18 mai 2021

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